Week-end à Zuydcoote

Robert Merle

Gallimard, 281 pages

Prix Goncourt 1949





L’action de ce roman est découpée en quatre demi-journées (les quatre parties), du samedi matin au dimanche soir et se déroule dans la poche de Dunkerque. Des centaines de milliers de soldats français et britanniques, dos à la mer, sont pris au piège de l’avancée fulgurante de l’armée allemande, en mai 1940.

Le sergent Julien Maillat, le personnage principal, cherche à embarquer pour l’Angleterre sur l’un des nombreux bateaux dépêchés sur place dans la précipitation.

Les Alsaciens ou les deux Mathilde

Henri de Turenne et François Ducher

JC Lattès / Arte éditions, 434 pages

1996




Grande saga familiale, ce roman est une adaptation du scénario d'un téléfilm à succès réalisé en 1996 et qui porte le même titre.
Elle met en scène une famille alsacienne, les Kempf - de La Tour, entre 1870 et 1953, dans un petit village alsacien imaginaire, Alsheim dont la torpeur est bousculée par la grande Histoire.

La rivière des parfums

Erwan Bergot

Presses de la cité, 607 pages

1990



Ce roman est le deuxième tome de la trilogie Sud lointain, une grande fresque coloniale qui met en scène l'arrivée d'un groupe de Français en Indochine au début du siècle et leurs aventures sur plus de soixante années.

Dans ce tome, La rivière des parfums, l'histoire débute en 1938 et s'achève au lendemain de la défaite de Dien Bien Phu, en 1954. Elle est centrée sur la famille Mareuil, Francis et Catherine, propriétaires de Bao Tan, une plantation d'hévéa. L'un des fils, Bertrand, est soldat et l'autre, Cyril, est aventurier et pilote d'avion (l'appareil s'appelle la Rivière des parfums, un fleuve annamite). Leur soeur Sylvie est mariée à une avocat vietnamien.

L'indochine, du Tonkin au nord, à la Cochinchine au sud, en passant par l'Annam, traverse la seconde guerre mondiale sous la domination des Japonais, puis aborde l'après-guerre dans l'agitation nationaliste et communiste qui débouchera sur la guerre d'indépendance.

Le bal des maudits

Irwin Shaw

Presses de la Cité, 437 pages

1949


Titre d'origine: The young lions



"Le roman commence quand 1937 s'achève. Sur les pentes enneigées du Tyrol, Christian Diestl apprend aux hivernants l'art de skier. A New-York, Michaël Whitacre se persuade, sans trop de difficultés, qu'il est déjà trop tard ce soir pour prendre la décision de ne plus boire et que, par conséquent, il n'y a aucune raison pour ne pas remettre cela à demain. A Santa-Monica, Noah Ackerman est au chevet de son père mourant.

Les serpents

Pierre Bourgeade

Gallimard, 270 pages

1983



La guerre d’Algérie fut une guerre de professionnels, d’appelés et de rebelles. Ces trois grandes familles de combattants sont présentes dans Les serpents, roman d’aventure et d’horreur.

Albin, jeune instituteur qui vit avec sa mère, est « rappelé » sous les drapeaux. Il passe par le centre mobilisateur de Marseille, puis c’est l’Algérie. Le jeune homme sera affecté à un régiment d’infanterie stationné à Tizi-Ouzou, en Kabylie.

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Jean Echenoz

Editions de Minuit, 128 pages

2012





Le basculement du monde


"Tant de romans ont déjà été écrits sur « la guerre de quatorze ». Par ceux qui l'ont vécue d'abord, les Dorgelès, Céline, Giono, Remarque, Jünger ; eux qui ont raconté l'enfer d'une guerre industrielle et absurde, attendue dans son imminence mais dont l'ampleur et la nature prirent chacun par surprise.

Il ne m'est rien arrivé

Lionel Duroy

Mercure de France, 192 pages

1994




Ce récit est un long périple à travers la guerre de Croatie et celle de Bosnie au cours de l'automne 1993. La Yougoslavie vient d'éclater sous les coups de butoir des nationalistes et la volonté de Belgrade de construire une grande Serbie.
Lionel Duroy, journaliste et romancier, part à la découverte de cette guerre qui a jailli au coeur de l'Europe alors que venait de tomber le mur de Berlin.

Cris

Laurent Gaudé

Actes Sud, 180 pages

2001




Roman polyphonique, Cris est l'entrelacs haletant des points de vue d'une demi-douzaine de soldats des tranchées de 14-18. Les monologues intérieurs se succèdent et peignent ensemble le flux et le reflux des assauts en un saisissant tableau des angoisses et de la furie de cette guerre dans la boue.

L'hiver des hommes

Lionel Duroy

Julliard, 360 pages

2012




Lionel Duroy revient en Bosnie vingt ans après la guerre, sur les traces du général en chef des Serbes de Bosnie Radko Mladic et de ses camarades de combat. Il enquête et interroge la mémoire des bourreaux. Que reste-t-il de ces années de violence ?
Ancien journaliste notamment à Libération, l'auteur a connu cette guerre et en a publié un récit en 1994 ( Il ne m’est rien arrivé, au Mercure de France).

Il revient sur cette terre de souffrance pour approfondir encore le thème qui traverse son œuvre : le destin des enfants de bourreaux ou la question de l’héritage quand il se confond avec l’effroyable.

Un long dimanche de fiançailles

Sébastien Japrisot

Denoël, 384 pages

1991


Janvier 1917, sur le front, cinq soldats français condamnés pour s'être volontairement mutilés, sont poussés, les bras liés dans le dos, devant la tranchée ennemie. Le plus jeune, Manech, est l'amoureux de Mathilde. Celle-ci partira à sa recherche pour découvrir ce qui lui est advenu.

Sébastien Japrisot décrit à la fois la guerre dans les tranchées et la France du lendemain de la guerre, à travers l'enquête que mène la jeune Mathilde, personnage espiègle et attachant.

Les Bosniaques

Velibor Colic

Le Serpent à Plumes, 136 pages

1994




Les Bosniaques n’est pas un roman mais un récit de guerre, une succession de brèves et percutantes scènes de ce que furent les premiers mois de la guerre de Bosnie (1992-1995) ; un conflit sanglant, cruel et sordide entre des peuples partageant une même terre, cohabitant dans les mêmes villages.
Ce sont essentiellement des souvenirs que Velibor Colic a couché sur le papier. Des souvenirs du temps où il était soldat, incorporé dans l’armée de la toute jeune Bosnie indépendante, jusqu’à sa désertion et son exil en France.

A l'Ouest rien de nouveau

Erich Maria Remarque

Stock, 287 pages

1929


Titre d'origine (en allemand):

Im Westen nichts Neues



Roman pacifiste par excellence, A l'Ouest rien de nouveau est l'histoire de Paul Baümer, un jeune garçon allemand volontaire qui combat dans les tranchées, sur le front Ouest. Reine Maria Remarque, qui a lui-même vécu la Première guerre mondiale et qui s'inspire de son expérience, raconte le quotidien des simples soldats, les combats, les tranchées, la camaraderie, la mort, le désespoir.

Le rivage des Syrtes

Julien Gracq

José Corti, 328 pages

Prix Goncourt 1951 (refusé)





Ce n’est ni le roman de l’attente ni celui de l’absence, bien au contraire. Le rivage des Syrtes est ce roman de l’Histoire en marche, de l’événement qui vient, qui s’annonce, qui sourd par tous les pores du quotidien, comme une rumeur qui enfle, qui se prépare à exploser et à changer la face du monde.

Aldo, jeune aristocrate de la vieille et imaginaire principauté d’Orsenna, est envoyé aux confins du pays, sur le rivage de la mer des Syrtes, comme observateur pour le compte de la Seigneurie, l’instance suprême de la cité-état. Il prend ses quartiers à l’Amirauté, forteresse maritime endormie et sclérosée.

Les Bienveillantes



Jonathan Littell

Gallimard, 912 pages

Prix Goncourt 2006




Les Bienveillantes est un roman dont la lecture est difficile et éprouvante. Le narrateur est un ancien officier SS, homosexuel lettré et cultivé, reconverti en directeur d’usine de dentelles quelque part en France. Il raconte la seconde guerre mondiale qu’il a vécue au sein du Sicherheitsdienst (SD) le service de renseignement de la SS.

Personnage fictif, Maximilian Aue, c’est son nom, était chargé de rapports et d’études diverses, de compte rendus.  Par ce biais, ce roman fleuve de 912 pages (1390 pages pour l'édition Folio), emporte le lecteur d’abord dans la guerre à l’Est, au moment de la conquête de l’Ukraine, de la Crimée, du Sud Caucase par la Wehrmacht.


Les aventures de Werner Holt

Dieter Noll

Robert Laffont, 587 pages

1967


Titre d'origine (en allemand):

Die Abenteuer des Werner Holt




Grand succès de la littérature est-allemande (RDA), ce roman largement autobiographique, raconte l'incorporation d'un adolescent allemand dans la DCA puis dans la Wehrmacht. Il s'agit d'un roman pacifiste.

Sarajevo omnibus


Velibor Colic

Gallimard, 171 pages

2012





Velibor Colic (prononcer Cholitch), né en Bosnie et réfugié en France en 1992, s’empare de l’évènement fondateur et inaugural du XXe siècle, l’attentat de Sarajevo.
Il glisse avec délectation, dans les interstices de la grande Histoire, les parcours des personnages de ce roman pittoresque, qu’il s’agisse de Gavrilo Princip lui-même, le jeune serbe auteur des coups de feu qui déclenchèrent la Première guerre mondiale, ou alors du rabbin Abramovicz, de l’imam Dizdarevic, de Nikola Barbaric, et même d’Yvo Andric, le prix Nobel de littérature yougoslave (1961).


La chambre des officiers


Marc Dugain

JC Lattès, 172 pages

2001



Adrien Fournier a été blessé à la face dès le début de la guerre, en 1914. C'est "une gueule cassée". Un trou béant marque son visage. Il va passer cinq années à l'hôpital du Val-de-Grâce, dans une chambre réservée aux officiers, au sein du service maxillo-facial. Il subit opérations sur opérations, avec le souvenir de la vie d'avant et surtout de Clémence.

Palestine

Hubert Haddad

Zulma, 160 pages

2007



Cham, un jeune soldat israélien est kidnappé par un commando palestinien qui l'abandonne, blessé, en plein coeur de la Cisjordanie. Amnésique, il est recueilli par une veuve palestinienne aveugle et sa fille Falastin. Il prend l'identité du frère de Falastin, Nassim, pour mieux circuler en territoire contrôlé par Tsahal.

Hubert Haddad décrit la réalité d'une Cisjordanie occupée, entravée par l'armée d'occupation, écrasée par le fanatisme des uns et des autres, qu'ils soient du Hamas ou juifs orthodoxes.

Pilote de guerre

Antoine de Saint-Exupéry

Gallimard, 222 pages

1942




Une chance sur trois d'en réchapper. Ce vol de reconnaissance au-dessus d'Arras alors que les troupes allemandes déferlent sur la France ressemble à une mission suicide, en pleine Débâcle.

Antoine de Saint-Exupéry,  s'est inspiré de son expérience de pilote, en mai 1940, au sein du groupe de reconnaissance 2/33, pour écrire ce roman en forme de plaidoyer.
 

Des hommes

Laurent Mauvignier

Editions de Minuit, 281 pages

2009



En 1960, Rabut, Bernard, Février et bien d'autres ont été appelés en Algérie. Depuis, ils portent en silence, comme un fardeau, cette période de leur vie, ces 26 mois de service sous les drapeaux qui les minent et leur coupent les ailes.


L'auteur cisèle le profond malaise qui éteint le feu de la vie dans le coeur de ces jeunes hommes envoyés se battre contre les fellaghas.


Zone

Mathias Enard

Actes Sud, 517 pages

2008



Un homme seul voyage dans un train, de Milan à Rome, par une froide nuit d'hiver. Francis Servain Mirkovic doit livrer au Vatican une mallette contenant des documents sur les meurtriers de la Zone.

La Zone, c'est la Méditerranée, côté obscure. Il la connait pour y avoir erré, comme milicien fascisant d'abord, en Croatie et en Bosnie. Et pour y avoir travaillé comme agent de renseignement, pour y avoir rencontré des hommes de l'ombre, marchands de canons, intermédiaires, espions, criminels en disgrâce, entendu leurs récits, de Beyrouth à Tanger, de Tripoli à Trieste, de Barcelone à Benghazi ou Alexandrie.

J'ai épousé un casque bleu



David di Nota

Gallimard, 134 pages.

(Suivi de Sur la guerre)

2008



Le narrateur part avec son père, qui fut casque bleu et qui est sur le point de mourir, en Bosnie-Herzégovine, où il officia en 1994. Ce texte court centré sur le mandat de la FORPRONU (Force de protection des Nations Unies) est l'occasion pour David di Nota de revenir sur la guerre de Bosnie (1992-1995). Il souligne l'impuissance des soldats de la paix, et surtout l'absence de volonté des Nations Unies (et donc des pays membres) à mettre réellement un terme à ce conflit, piloté par le régime de Belgrade et qui se transforma en génocide.

L'espoir




André Malraux

Gallimard, 589 pages

1937



C'est un roman de guerre, sur la guerre, écrit pendant la guerre et publié  en 1937, avant la fin de la guerre. L'action se passe à Madrid, Barcelone, Tolède, de juillet 1936 à mars 1937, c'est-à-dire aux premiers mois de la guerre d'Espagne.

On y suit Manuel le syndicaliste qui devient au fil des batailles et des offensives un chef de guerre respecté et expérimenté,  le Négus et ses camarades dans les combats de Barcelone. André Malraux, s'inspirant de son expérience personnelle, met également en scène les équipages et les combats d'une escadrille internationale qui défend Madrid contre les offensives des nationalistes.

Les croix de bois

Roland Dorgelès

Albin Michel, 437 pages

1919



Récit terrifiant de la vie dans les tranchées, Les croix de bois livre un témoignage d'une réalité intense sur le quotidien des millions de poilus de la grande guerre.

Roland Dorgelès, journaliste engagé volontaire, s'est inspiré de son expérience pour décrire les attaques, les assauts, les veilles nocturnes au parapet de la tranchée, la valse des régiments qui se croisent, ceux qui montent au front et ceux qui en reviennent, l'enfer des bombardements, des tirs de barrage qu'il faut traverser en courant sous la mitraille.


La perfection du tir



Mathias Enard

Babel / Actes Sud, 181 pages.

2003


Un tout jeune homme, à peine adulte, combat dans une ville en guerre, entre la mer et les collines. C'est peut-être le Liban, peut-être Beyrouth.
Il est sniper et sa mère est devenue folle. Il demande à Myrna, une adolescente, de s'occuper d'elle pendant qu'il combat avec son copain Zac. Tout est chaos, destructions, viols, tortures, assassinats et puis il y a Myrna; son corps à la féminité naissante qui l'hypnotise et qui occupe son esprit.

L'art français de la guerre


Alexis Jenni

Gallimard, 633 pages.

Prix Goncourt 2011


La narrateur, une homme jeune, en errance, rencontre à Lyon, un ancien militaire, Victorien Savagnon, résistant engagé volontaire dans les parachutistes, d'abord en Indochine puis en Algérie. Le soldat lui raconte sa "guerre de vingt ans" en même temps qu'il lui apprend l'art de la peinture.


Ce roman porte en lui une thèse: la France a mené deux guerres coloniales et les a perdues, mais sa relation à l'autre, à celui qu'elle considère différent, garde une certaine constance.

Skoda

Olivier Sillig

Buchet Chastel, 102 pages.

2011



Un combattant, blessé, reprend conscience au milieu de cadavres. A proximité se trouve une voiture, une Skoda, dans laquelle d'autres cadavres gisent. Parmi eux, un bébé encore en vie. Le combattant prend l'enfant et s'en va à travers un pays en guerre qui ressemble fort à l'ex-Yougoslavie.