Les moi volatils des guerres perdues

Ghassan Fawaz

Seuil, 445 pages

1996




Les moi volatils des guerres perdues est un roman de l'écrivain libanais Ghassan Fawaz qui plonge au coeur de l'inextricable guerre du Liban, dans les années 1970. L'auteur, né au Liban en 1947 et qui a fui son pays pour la France en 1976, manipule la langue française avec délectation. La structure narrative est complexe, une complexité renforcée par une langue souple, modelée comme l'argile sous les doigts du potier. (..)
Il est question du Liban mosaïque, des combattants libanais, israéliens, palestiniens...

Asmara et les causes perdues

Jean-Christophe Rufin
Gallimard, 299 pages
1999



Ce roman de Jean-Christophe Rufin est rare à double titre. D'une part parce qu'il donne à voir le déroulement d'une mission humanitaire de l'intérieur et d'autre part parce qu'il emmène le lecteur en Erythrée et en particulier dans sa très méconnue capitale Asmara.

L'histoire se passe en 1985 quand débarque à Asmara une mission humanitaire française pour combattre la famine provoquée par la guerre civile. Le narrateur, Hilarion Gregorian, un Arménien octogénaire né en Erythrée raconte le récit de la mission, les tiraillements, les hésitations des volontaires. (..)

Au revoir là-haut

Pierre Lemaitre

Albin Michel, 567 pages

Prix Goncourt 2013




Dans les chapitres d’ouverture d'Au revoir là-haut, la guerre n’en a plus pour très longtemps. Quelques jours tout au plus. En ce début de mois de novembre 1918, un nouvel assaut sur une tranchée allemande va irrémédiablement lier trois hommes.

Il y a les soldats Maillard et Pericourt d’une part, et le lieutenant d’Aulnay-Pradelle d’autre part. Trois hommes dont les destins entremêlés vont tenir le lecteur d’Au revoir là-haut en haleine pendant plus de cinq cents pages. (..)

Le gardien des âmes

Pierre Kretz
La Nuée Bleue, 172 pages
2009



Le narrateur vit reclus dans une cave d'un village alsacien imaginaire, Heimsdorf. Il s'est auto proclamé gardien des âmes des hommes du village, morts à la guerre. Et en Alsace, morts à la guerre signifie souvent morts en Russie (Russland en dialecte), sous uniforme allemand.

Il est ici question de ces générations d'Alsaciens ballottées par l'Histoire, qui ont changé quatre fois de nationalité entre 1870 et 1945 et qui ont dû combattre sous l'uniforme allemand, le plus souvent sur le front de l'Est. (..)

Ce que le jour doit à la nuit

Yasmina Khadra

Julliard, 441 pages

2008





Roman d'aventures, d'amour, d'initiation et de guerre, Ce que le jour doit à la nuit est un tableau saisissant de l'Algérie, du début des années 30 jusqu'à l'indépendance en 1962.

Le héros, Younès, grandit dans une famille pauvre de la campagne algérienne. Un jour de grande détresse, le père décide de tout quitter et de recommencer sa vie à la ville. Il transporte sa petite famille à Jenane Jato, un des faubourgs miséreux d'Oran.

Mais le père de Younès, après un nouvel échec, décide de confier son fils à son frère Mahi qui est pharmacien et qui habite avec son épouse Germaine dans le quartier européen. Younès, que Germaine appelle Jonas découvre la vie aisée mais reste tiraillé entre cette nouvelle vie et ses origines. (..)

Robert Mitchum ne revient pas

Jean Hatzfeld
Gallimard, 233 pages
2013




Brillante reconstitution du siège de Sarajevo, Robert Mitchum ne revient pas est un roman de guerre et d'amour qui plonge le lecteur, à la fois dans la guerre de Bosnie, et plus particulièrement au beau milieu du siège de Sarajevo, mais  aussi dans l'univers des tireurs sportifs de haut niveau.

Avril 1992, Vahidin et Marija sont amoureux et se préparent activement aux jeux olympiques de Barcelone. Ils vivent à Illidza, une ville à moins de dix kilomètres de Sarajevo, mais la guerre survient et les sépare. Athlètes, spécialistes du tir à la carabine, ils se retrouvent de part et d'autres du front, Vahidin dans Sarajevo, Marija à l'extérieur. Les circonstances du conflit les amènent à se battre comme snipers. (..)

L'été du déserteur

Veijo Meri
Actes Sud, 169 pages
1985


Titre original en finlandais: Sujut



Le sergent Lauri Ojala et son unité de l'armée finlandaise sont en déroute, et font retraite devant une offensive des troupes soviétiques. Mais le sergent franchit le fleuve Vuoksi et quitte le front sans rien dire à personne. Il rejoint l'arrière, sa ferme où sa mère et ses soeurs travaillent dur. C'est le moment des moissons et l'occasion de retrouver son amoureuse Ritva. (..)

Johnny s'en va-t-en guerre

Dalton Trumbo
Actes Sud (Babel), 320 pages
1939 aux USA


Titre original: Johnny got his gun





Ce roman pacifiste et antimilitariste, centré sur la première guerre mondiale, a été écrit par l'auteur et scénariste américain Dalton Trumbo (1905-1976) en 1938. Mis sous presse au printemps 1939, il a été publié le 3 septembre de la même année, au moment où les panzers allemands envahissaient la Pologne et ouvraient grandes les portes de l'enfer de la seconde guerre mondiale.

Plus de vingt années plus tard, il était lu dans les meetings pacifistes pendant la guerre du Vietnam. Car Johnny s'en va-t-en guerre est probablement l'un des textes les plus virulents et les plus profondément pacifistes qu'il soit donné de lire. (..)

Le docteur Jivago

Boris Leonidovitch Pasternak

Gallimard, 702 pages

1958

Titre original en russe: Доктор Живаго



(Liste des personnages en fin de chronique)



Le docteur Jivago est un grand roman d'aventure et d'amour écrit au lendemain de la seconde guerre mondiale par Boris Pasternak (1890 - 1960), écrivain et poète soviétique déjà réputé au moment de la publication de l'oeuvre en 1957.

C'est l'histoire de Iouri Jivago, très jeune orphelin, qui grandit dans la Russie du début du XXe siècle. Il traverse la révolution de 1905, est mobilisé pendant la première guerre mondiale, part au front, vit les événements de la Révolution d'octobre et les années qui suivirent jusqu'au seuil des années 1940. Marié à Tonia Groméko dont il aura deux enfants et dans la famille de laquelle il a grandi, il tombe amoureux de Lara Guichard, une jeune femme qu'il a déjà croisée à plusieurs reprises. (..)

La randonnée de Samba Diouf

Jérôme et Jean Tharaud

Plon, 313 pages

1922




Roman colonialiste publié au début des années 1920, La randonnée de Samba Diouf est l'évocation du parcours d'un jeune pêcheur mobilisé et incorporé dans un bataillon de tirailleurs sénégalais pour soutenir l'effort de guerre français contre "les Alamans" pendant la Première guerre mondiale.

Samba Diouf vit dans le petit village de Niômi. Il part quérir le troupeau qu'il vient de recevoir en héritage, au lointain pays des Foulahs. Au cours de son passage sur le territoire des Mandingues, il est lâchement fait prisonnier et livré aux autorités coloniales à la place d'un garçon du village traversé. Il part en France, combat dans les tranchées en Argonne, au sein du 113e bataillon de tirailleurs sénégalais. Puis il est blessé, revient en Afrique, cherche le troupeau qui lui est promis et rentre dans son village. (...)

Tout sera oublié

Mathias Enard / Pierre Marquès

Actes sud, 144 pages

2013





A quoi sert un monument aux morts ? Est-ce le passé qui s’adresse au présent ? À moins que cela ne soit l’inverse?
Mathias Enard, qui avait déjà abordé les Balkans dans Zone, revient dans la région et plus particulièrement en Bosnie avec Tout sera oublié. Roman graphique, il s’agit d’une réflexion sur la mémoire et l’oubli, illustrée par Pierre Marquès. (...)

Le diable au corps

Raymond Radiguet

Grasset, 149 pages

1923



Le diable au corps est un roman transgressif qui fit scandale au lendemain de la Première guerre mondiale. Publié en 1923, il raconte la relation adultère d'un jeune garçon âgé de seize ans, le narrateur, avec Marthe, une jeune femme d'à peine 20 ans, d'abord fiancée puis mariée.
C'est le thème des amours adolescentes et ce texte porte en cela les caractères du roman initiatique. La relation se fait quasiment au grand jour, dans un petit bourg des bords de Marne, suscitant l'indignation des esprits bien pensants.
Une indignation renforcée, et c'est la deuxième et principale transgression, par le fait que le fiancé puis mari trompé est un soldat qui fait la guerre et qui sera même blessé. Le narrateur n'est pas tendre avec ce rival qu'il méprise. (...)

Pendant les combats

Sébastien Ménestrier

Gallimard, 92 pages

2013




La guerre met à l'épreuve les hommes et ce qui les unit, révèle les failles et les fêlures.

Pour Joseph et Ménile, l'amitié est ancienne, puissante et forte. Ces deux jeunes hommes s'engagent dans la Résistance, en France en 1943. Non pas à plein-temps, comme ceux qui ont rejoint le maquis et qu'ils approvisionnent, mais ponctuellement au volant d'un camion. Et Ménile accompagne Joseph parce que c'est Joseph, c'est tout. Après l'exécution d'un officier allemand, ils sont arrêtés, séparés. Suivent les interrogatoires, la torture (...)

La mort est mon métier


Robert Merle

Gallimard, 435 pages

1952






Voici la biographie romancée de Rudolf Höss (Rudolf Lang dans le roman de Robert Merle), qui dirigea le camp nazi d'Auschwitz Birkenau. A l'image du personnage, ce texte est froid et dépourvu de sentiment. Il est vrai qu'il retrace la vie d'un bourreau, l'un des rouages essentiels de l'abomination, qui grimpa tous les échelons de la SS jusqu'au grade d'Obersturmbannführer (lieutenant-colonel) et qui lors de son procès, se présenta comme le simple exécutant d'ordres venus de supérieurs. (...)

La guerre de Bosnie


Bibliographie de la guerre de Bosnie

 

Une page spéciale de ce blog consultable ICI est consacrée à la guerre de Bosnie. Un rapide résumé et trois cartes (dont un document rare, une carte d'état-major serbe du siège de Sarajevo) précèdent une bibliographie non exhaustive de ce conflit complexe, ancien et méconnu malgré une intense couverture médiatique. Il fit près de 100000 morts entre 1992 et 1995.

Les champs d'honneur



Jean Rouaud

Editions de Minuit, 188 pages

Prix Goncourt 1990





Les champs d'honneur est un roman familial, la description de l'entrelacs des générations, les frères, les soeurs, les oncles, les grand-parents d'une même famille originaire de la Loire inférieure.

Jean Rouaud conte dans une langue belle et simple, la vie quotidienne, les habitudes, les vacances d'été autour de quelques figures tutélaires comme le grand-père ou encore la « petite tante », la voiture des uns, la propriété des autres, les expéditions dans le grenier, les caractères. Les adultes ont cette part de mystère et beaucoup de leur histoire ne survivra pas à leur génération. (...)

Capitaine Conan

Roger Vercel

Albin Michel, 253 pages

Prix Goncourt 1934



Le corps franc du capitaine Conan (qui est lieutenant au début de l'histoire avant d'obtenir de l'avancement), a passé la guerre à effectuer des coups de main dans les lignes adverses, au couteau et à la grenade. L'histoire se passe dans les Balkans, sur le front d'Orient et les Français se battent contre les Bulgares. Au moment de l'Armistice, en novembre 1918, les hommes de Conan sont en Roumanie, avant de stationner en Bulgarie, près de Sofia.

Dans Capitaine Conan, le narrateur a été nommé rapporteur auprès du tribunal militaire qui est chargé de juger certains des actes commis par les soldats, pendant les hostilités, mais aussi après, qu'il s'agisse par exemple de désertion à l'ennemi ou du braquage d'un établissement de nuit. (...)

Un sac de billes


Joseph Joffo

JC Lattès, 252 pages

1973




Un sac de billes est le récit autobiographique de la fuite de deux enfants sur les routes de France pendant l’Occupation. Quand vint l’ordre donné aux juifs de porter l’étoile jaune, le père de Joseph, 10 ans, et Maurice 12 ans, leur ordonna de quitter Paris pour rejoindre leurs frères à Menton.

Commence une aventure pleine de dangers qui leur fera traverser en culotte courte la France et la guerre, rencontrer les pires salauds, SS ou collabos mais aussi les héros ordinaires d’une France occupée, la France des tickets de rationnements, des faux-papiers, des interrogatoires, de la chasse aux juifs et aux résistants.

Le Diable a l'avantage

Isabel Ellsen

Nil éditions, 172 pages

1995



Voici la guerre vue par ceux des journalistes les plus dingues, les plus fracassés, les plus accrocs à l’adrénaline des combats. Isabel Ellsen, photographe et grand reporter, met en scène dans Le Diable a l'avantage, un trio de reporters de guerre, deux hommes, John et Yeager et une femme, Babé, plongés bien volontairement au cœur des combats entre Serbes et Croates à l’automne 1991. Les troupes de Belgrade encerclent Osijek et donnent l’assaut sur Vukovar, en Croatie. C’est le début de la désintégration de l’ex-Yougoslavie.

Kampuchéa

Patrick Deville

Seuil, 260 pages

2011







Kampuchéa est un voyage dans le temps et dans l’espace à travers la péninsule indochinoise, depuis l'expédition de l’explorateur Henri Mouhot qui redécouvrit les ruines d’Angkor Vat, en 1860, jusqu’au procès de Douch, en 2009, qui dirigea le centre de torture S-21 des Khmers rouges.

L’écrivain voyageur Patrick Deville raconte l’histoire récente du Cambodge en remontant le fleuve Mékong. L'épicentre de son roman est le site d’Angkor.

Où j'ai laissé mon âme

Jérôme Ferrari

Albin Michel, 153 pages

2010




Voilà un texte beau et sombre sur la nature humaine. Jérôme Ferrari développe sa vision de l'homme à travers ce drame planté au coeur de la guerre d'Algérie.

Le capitaine André Degorce, résistant français, torturé et déporté par les nazis en 1944, puis engagé volontaire en Indochine, mène la chasse aux terroristes à Alger en 1957. Sur l'un des murs de son bureau, les cases de l'organigramme du FLN se remplissent progressivement tandis que les détenus parlent sous la torture. Degorce finit par capturer Tahar, la tête du réseau. Mais le soldat français sombre à mesure qu'il entrevoit ce que la guerre fait de lui.

Fin de mi-temps pour le soldat Billy Lynn

Ben Foutain

Albin Michel, 402 pages

2012


Titre original: Billy Lynn's long halftime walk



Dans ce roman corrosif et hilarant, l’argent, la guerre, le football, dieu, la patrie : tout se mêle dans l’Amérique de Bush fils. Le front est en Irak et l'arrière en Amérique.
La vidéo d'une embuscade en Irak, devant les caméras de FoxNews, tourne en boucle sur YouTube. Dans la foulée, les huit soldats de la compagnie Bravo accèdent au statut de héros de l’Amérique. Encore sous le choc des combats contre les insurgés, les « bravo » sont poussés dans un avion, leur copain tué dans l’escarmouche avec eux dans un cercueil, direction les États-Unis pour une « tournée de la victoire».

L'air de la guerre

Jean Hatzfeld

Editions de l'Olivier, 343 pages

1994



L'air de la guerre est un périple à travers l'ex-Yougoslavie en guerre en 1991, 1992 et 1993. Jean Hatzfeld, grand reporter pour le journal français Libération, raconte ses reportages en Croatie d'abord et en Bosnie ensuite. Des reportages en compagnie d'un ou deux confrères, d'un ou d'une interprète, en voiture privée bardée du sigle "PRESS", à travers les campagnes quadrillées par les soldats et les miliciens.

C'était un temps où les journalistes négociaient pour quelques cigarettes le passage des check-points, traversaient des lignes de front parfois sans s'en rendre compte, partageaient de façon impromptue un repas avec des habitants isolés, interviewaient des chefs de milices sanguinaires comme Arkan par exemple, entraient clandestinement dans des villes assiégées et en ressortaient pour filer à l'hôtel écrire et envoyer leur article.

L'Atlantide

Pierre Benoit

Albin Michel, 281 pages

1919



L'Atlantide n'est pas à proprement parler un roman de guerre. L'histoire se passe en 1897, aux confins du Sud algérien. Deux officiers français, le capitaine Morhange et le lieutenant de Saint-Avit partent en mission d'exploration dans le Hoggar et sont retenus prisonniers dans un palais merveilleux... Pierre Benoit s'est inspiré de la légende de Ti-Hinan, la reine des Touaregs, et de la légende de l'Atlantide.

Vie et destin


Vassili Grossman

L'Age d'Homme, 824 pages

1980



Titre en russe:  Жизнь и судьба (zizn' i sud'ba)


Vie et destin peut être considéré comme l'un des chefs-d'oeuvre de la littérature du vingtième siècle. Ce roman, en fait la seconde partie de Pour une juste cause, se déroule pendant la bataille de Stalingrad, de septembre 1942 au printemps 1943.

Vie et destin est une grande fresque composée de multiples tableaux dans lesquels évoluent un grand nombre de personnages et le lecteur peut s'y perdre. C'est pourquoi une page spéciale est consacrée à cette oeuvre magistrale dans ce blog pour présenter le contexte historique et la liste quasi complète des principaux personnages. Pour ce qui est de l'analyse, Vie et destin développe plusieurs grands thèmes.


Le silence de la mer

Vercors

Editions de Minuit

1942



Le silence de la mer est une nouvelle publiée clandestinement en 1942 pendant l'Occupation. Ce texte, écrit par le dessinateur Jean Bruller sous le pseudonyme de Vercors, met en scène un homme et sa nièce français, obligés d'héberger sous leur toit un officier de la Wehrmacht à qui ils opposent un silence farouche.

La publication de cette nouvelle constitue l'acte de naissance des Editions de Minuit.