tag:blogger.com,1999:blog-50513210307857068062024-02-19T04:17:30.245+01:00Des romans et des guerresLa guerre dans la littérature du vingtième siècle (et du vingt-et-unième siècle un peu aussi).
Blog littéraire et pas guerrierUnknownnoreply@blogger.comBlogger107125tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-70839325396924831872023-08-10T00:27:00.004+02:002023-08-10T00:27:49.179+02:00La jeune fille et le soldat<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiA_aqNSEv8Vz8X2Wopd6PFXXmRiAag108nXJCPvusaI0B5UMTfCWCJiKr_iZOQXc5rvWtiJ8X6PvEvLNBWLoPa1EV_1zSTHlxouX8AApFQaGXUYLakFmYwcH6BjvQqqq5B9nzGdAX9ePk/s1600/jeune_fille_et_soldat_RVB-270x384.jpg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="384" data-original-width="270" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiA_aqNSEv8Vz8X2Wopd6PFXXmRiAag108nXJCPvusaI0B5UMTfCWCJiKr_iZOQXc5rvWtiJ8X6PvEvLNBWLoPa1EV_1zSTHlxouX8AApFQaGXUYLakFmYwcH6BjvQqqq5B9nzGdAX9ePk/s320/jeune_fille_et_soldat_RVB-270x384.jpg" width="225" /></a></div>
Aline Sax<br />
La joie de lire, 112 pages<br />
2013<br />
Titre original: Het meisje en de soldaat<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Une jeune fille dont le père est parti à la guerre, rencontre un soldat venu d'Afrique. C'est l'histoire d'une rencontre improbable et délicate entre deux êtres que tout oppose. Et que la guerre rapproche. Lui qui se souvient de sa femme et de son fils, elle qui pense à son père parti à la guerre; elle qui vit le monde qui l'entoure par les sons, les odeurs, le toucher, mais pas la vue. Un jour, le soldat ne revient pas s'asseoir sur le banc en face de l'auberge, alors elle part à sa recherche.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le contexte de ce court et touchant roman n'est pas mentionné mais il pourrait s'agir de la première guerre mondiale, puisqu'il y a un front, des tranchées, des soldats qui montent et qui reviennent du front, et des tirailleurs africains. Il est question de handicap, de racisme mais aussi de bienveillance.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'écriture de l'auteur Aline Sax est empreinte d'une grande délicatesse. Elle alterne les points de vue et les chapitres <i>La jeune fille</i> succèdent à ceux intitulés <i>Le soldat</i>. A noter les illustrations de Ann de Bode et la traduction du néerlandais par Maurice Lomré.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
A partir de 11 ans.</div>
<br />
<br />
<div>
<br /></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-6788226986370313762016-10-29T14:59:00.001+02:002016-10-29T15:26:10.311+02:00Boualem Sansal, Le village de l'Allemand<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi__2pEuzvizPFQFYLFcPmD-P1JdBAtngAFhFDPv_3zafqZ1Ck-cJCheH6Yr3iWSoTeUiEivoXeOCPDM44NMI8FMfC527_wfF8QErhsU6SHiifMoS5E-FOiu_8O7MjbSXj8rOdDbD-FDpc/s1600/le+village+de+lallemand.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi__2pEuzvizPFQFYLFcPmD-P1JdBAtngAFhFDPv_3zafqZ1Ck-cJCheH6Yr3iWSoTeUiEivoXeOCPDM44NMI8FMfC527_wfF8QErhsU6SHiifMoS5E-FOiu_8O7MjbSXj8rOdDbD-FDpc/s320/le+village+de+lallemand.jpg" width="191" /></a></div>
<h2>
Boualem Sansal</h2>
<h2>
Gallimard, 304 pages</h2>
<h2>
2008</h2>
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Au-delà du thème de la quête d'identité, <b>Le village de l'Allemand</b> est un roman qui déroule une thèse de combat: l'islamisme radical est comparable au nazisme. <b>(...)</b><br />
<a name='more'></a><br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Le village de l'Allemand</b>, sous titré <b>Le journal des frères Schiller</b>, est d'abord l'histoire de deux recherches enchâssées l'une dans l'autre. Celle du jeune <b>Malrich</b> (contraction de Malek et Ulrich), qui cherche à comprendre pourquoi son grand frère <b>Rachel</b> (contraction de Rachid et Helmut) s'est suicidé. Pour ce faire, il accède à son journal dans lequel le disparu raconte sa descente aux enfers. Il était parti à la découverte de l'histoire du père, <b>Hans Schiller</b>, un Allemand, venu en <b>Algérie</b> où il a fondé avec <b>Aïcha</b> une famille après avoir participé à <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Guerre%20d%27Alg%C3%A9rie"><b>la guerre d'indépendance</b></a>. Il avait même acquis le statut de <b>Moudjahid</b>. Mais qu'a-t-il fait avant 1954?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'enquête du grand frère débute en 1994, à l'annonce du massacre des parents, dans le cadre de la <b>guerre civile</b> qui meurtrit alors l<b>'Algérie</b>. Le village d'<b>Aïn Deb</b> a été la cible d'un massacre dont n'échappèrent pas Hans et Aïcha. Rachel part sur place, au bled, puis remonte le fil de l'histoire paternelle jusqu'au coeur de l'<b>Allemagne nazie</b>. Le roman détaille les rouages de la machinerie nazie jusqu'au coeur des camps de la mort.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le petit frère <b>Malrich</b>, gamin des cités, se débat avec un quotidien sans relief et affronte les islamistes locaux qui embrigadent au fond des caves. L'auteur déroule ainsi, non seulement un parallèle entre les islamistes et les nazis, mais aussi un parallèle entre les islamistes <b>des maquis algériens</b> et ceux des caves des cités en France.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7iR0yO5ApY5Lu_ce_lUB2AnZ-ZH47lE-7YtdRcXt-iCjuGOG0Y_2uS5DEtTvILgaRef5PNe0VY8LCegIiRy2UMU_CGfF1pL8ss85Hg1xnQcMLr4FhqUlMcXEz5P5GHO0OEh5YVXHRgFA/s1600/boualem+sansal.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh7iR0yO5ApY5Lu_ce_lUB2AnZ-ZH47lE-7YtdRcXt-iCjuGOG0Y_2uS5DEtTvILgaRef5PNe0VY8LCegIiRy2UMU_CGfF1pL8ss85Hg1xnQcMLr4FhqUlMcXEz5P5GHO0OEh5YVXHRgFA/s1600/boualem+sansal.jpg" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
Une grande part de ce texte est consacrée à la quête d'identité et au poids que constituent les crimes du bourreau pour les descendants. C'est ce poids du passé et cet héritage paternel qui va pousser le grand frère Rachel au suicide.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Boualem Sansal, né en 1949, vit près d'Alger. </div>
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-38699982904734160752016-08-20T16:46:00.006+02:002016-08-20T16:46:49.588+02:00Nankin la cité en flammes, Ethan Young<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEWJ8dVJo9CYbp-deTH62cZiRJKF_nFvqQe5b6w1I2MG5ckH6YNcRkAK2XOUDTrqHmahTlzqYp9IQMKhDNk3_Br4vUt7Yp_fjGNPvxjEOH7U6qK4mGfvyht-CkzscBog99rLk9vWCNI7s/s1600/nankin1-300x450.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiEWJ8dVJo9CYbp-deTH62cZiRJKF_nFvqQe5b6w1I2MG5ckH6YNcRkAK2XOUDTrqHmahTlzqYp9IQMKhDNk3_Br4vUt7Yp_fjGNPvxjEOH7U6qK4mGfvyht-CkzscBog99rLk9vWCNI7s/s320/nankin1-300x450.jpg" width="213" /></a></div>
<h2>
Ethan Young</h2>
<h2>
Urban China, 192 pages</h2>
<h2>
2015</h2>
<br />
<b>Nankin la cité en flammes</b>, est un <b>manhua</b>, c'est-à-dire une
bd chinoise. Elle se lit à l'occidentale, de gauche à droite. Le récit
traite d'un épisode particulièrement tragique de la guerre
sino-japonaise de 1937, <b>le massacre de Nankin</b> qui fit jusqu'à 300000 victimes selon certaines estimations.<br />
<br />
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8DqESAfufM56Sn3rtCZ3r8vBgBM3ejjiJ5_S3k0q_8iZ20q_vpd0bBsQGiujsXm2PE94r2iTVD2Pi-AlujFxc4_bxS9dpKsohu3KNGX4lEIxVc05z5UymJKSG892pHR9smPa6IWaBBMs/s1600/10FR_INT_NANKIN_FR_PG007-050-copie-726x1024.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8DqESAfufM56Sn3rtCZ3r8vBgBM3ejjiJ5_S3k0q_8iZ20q_vpd0bBsQGiujsXm2PE94r2iTVD2Pi-AlujFxc4_bxS9dpKsohu3KNGX4lEIxVc05z5UymJKSG892pHR9smPa6IWaBBMs/s320/10FR_INT_NANKIN_FR_PG007-050-copie-726x1024.jpg" width="226" /></a>Le <b>Japon</b> attaque la <b>Chine</b> et dans l'offensive, les généraux chinois abandonnent <b>Nankin</b>, les soldats ainsi que les civils qui y sont pris au piège. <b>Nankin la cité en flammes</b>
est l'histoire d'un capitaine de l'armée chinoise et de l'un de ses
soldats, qui errent à travers les décombres de la ville pour tenter de
s'échapper.<br />
<br />
<h3>
Huis clos dans Nankin envahie</h3>
<br />
Dans leur tentative pour rejoindre la zone de sécurité, au coeur de la
ville, ils croisent des civils qui se terrent et qui essayent d'échapper
au grand massacre. Cette zone de sécurité a réellement existé et le
personnage occidental qui apparaît est une référence aux quelques
témoins occidentaux qui ont assisté au massacre et qui ont pu le
documenter.<br />
<br />
Les planches en noir et blanc sont particulièrement expressives et
reconstituent une ambiance difficile, lourde, âpre, terrible même si les
scènes de massacres ne sont pas présentes. Pas de manichéisme toutefois
dans cette histoire où tous les soldats japonais ne sont pas des brutes
saoûles et meurtrières.<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
L'histoire se résume à une sorte de huis clos au sein de la cité, et peu
d'éléments sont toutefois donnés pour comprendre la situation générale
et le contexte, si ce n'est un rappel historique en annexe. <br />
<br />
L'auteur, <b>Ethan Young</b> est né en 1983 à New York de parents immigrés chinois précise l'éditeur <b>Urban China</b> .Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-52249450409859474372016-07-20T09:54:00.000+02:002018-10-17T15:27:32.760+02:00Meurtres pour mémoire, Didier Daeninckx<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWbxrghwQf_I7C4V1ODjX9tbBDENO-gm34V6pQkOSCEdVCs4fDwd55dia107F4tiXbjlHpGWstHt3k09T3tbdoeIaQH1KXNsdc3EZiFa3IifHk18xqw8P7rl7OJ8qvWMJULAK3ZeTtyDc/s1600/meurtres+pour+m%25C3%25A9moire.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWbxrghwQf_I7C4V1ODjX9tbBDENO-gm34V6pQkOSCEdVCs4fDwd55dia107F4tiXbjlHpGWstHt3k09T3tbdoeIaQH1KXNsdc3EZiFa3IifHk18xqw8P7rl7OJ8qvWMJULAK3ZeTtyDc/s1600/meurtres+pour+m%25C3%25A9moire.JPG" /></a></div>
<h2>
Didier Daeninckx</h2>
<h2>
Gallimard, 216 pages</h2>
<h2>
1984</h2>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
A travers l'enquête de <b>l'inspecteur Cadin</b>, l'auteur <b>Didier Daeninckx</b> aborde dans Meurtres pour mémoire deux chapitres importants de l'histoire de France: <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Guerre%20d'Alg%C3%A9rie"><b>la guerre d'Algérie</b></a> et l'<b>Occupation</b>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Deux époques, deux conflits et deux générations dans cette histoire aux personnages imaginaires: celle d'un prof, d'histoire justement <b>Roger Thiraud</b>, qui assiste, juste avant d'être assassiné, à la répression sanglante de la manifestation pacifique organisée par le <b>FLN</b> en plein <b>Paris</b> le <b>17 octobre 1961</b>. Et celle de son fils assassiné à Toulouse vingt ans plus tard tandis qu'il vient de consulter des archives de la préfecture datant de <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Seconde%20guerre%20mondiale"><b>la seconde guerre mondiale</b></a>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
FLN, OAS et exécutions ciblées</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Meurtres pour mémoire</b> est d'abord un polar pas trop mal ficelé avec enquêteurs, meurtriers, complices, indics, témoins prostrés et documents compromettants. Mais ce roman vise aussi à restituer l'ambiance d'octobre 1961, alors que <b>la guerre d'Algérie</b> fait rage, que les attentats et les exécutions ciblées s'enchaînent, organisés par les pro indépendance mais aussi par les partisans de <b>l'Algérie française</b> en métropole.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Le 17 octobre 1961</b> est ce jour de violence policières et de massacre. Quand la police disperse une manifestation du côté <b>du carrefour Bonne Nouvelle</b> et tire sur les manifestants. Il y aura des dizaines de morts. Vingt ans plus tard, le jeune prof d'histoire lui aussi découvre, dans des archives cette fois, le travail zélé d'un fonctionnaire sous <b>le régime de Vichy</b> qui collabora avec l'occupant pour la traque des Juifs.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Une référence implicite à la trajectoire de Maurice Papon</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'auteur, dont l'oeuvre est réputée pour ses engagements sociopolitiques, ne met pas ces deux chapitres historiques au hasard dans son roman. Il s'agit d'abord de deux scandales mettant en scène les services de police. Il s'agit aussi d'une référence au fait que le préfet de police en 1961 s'appelait <b>Maurice Papon</b> et que celui-ci fut le secrétaire de la préfecture de <b>Gironde</b> qui organisa des convois de Juifs pour le compte des Allemands pendant la seconde guerre mondiale.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le parcours des personnages de <b>Daeninckx</b> n'est pas tout à fait celui là, puisque l'action du roman se passe entre <b>Paris</b> et <b>Toulouse</b> et non <b>Bordeaux</b>; l'issue n'est pas la même non plus et <b>Papon</b> fut jugé et condamné pour complicité de crimes contre l'humanité en 1998. Mais la référence est implicite. Le roman est paru quelques années seulement après les premières révélations sur le passé de <b>Papon</b>.</div>
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-50858261728311858422016-07-06T11:04:00.002+02:002016-07-06T11:04:25.557+02:00Rouge Braise, Rolande Causse<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_hr3OS3IdRPXvia8V1Nsj0Q9WELORNy_whJG31DI8-wDzXdKOvWCin6xEgeczodCPfou6us3_uYec7wSzW8lN5rkpSbBK6sGevhB-AhQrlHCdCz5IP0KyxaZvb8wdOjP9_3QSiDNESEU/s1600/Rouge+braise.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj_hr3OS3IdRPXvia8V1Nsj0Q9WELORNy_whJG31DI8-wDzXdKOvWCin6xEgeczodCPfou6us3_uYec7wSzW8lN5rkpSbBK6sGevhB-AhQrlHCdCz5IP0KyxaZvb8wdOjP9_3QSiDNESEU/s320/Rouge+braise.jpg" width="220" /></a></div>
<h2>
Rolande Causse</h2>
<h2>
Gallimard jeunesse, 96 pages</h2>
<h2>
1985</h2>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
L'histoire se passe en 1944 en <b>France</b>. <b>Dounia</b> et <b>sa Grand-mère</b> quittent <b>Paris</b> en raison des bombardements et vont rejoindre une partie de la famille en <b>Bourgogne</b>, à Saint-Léon, petit village où s'active un réseau local de résistants.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le père de <b>Dounia</b> est prisonnier de guerre en <b>Allemagne</b> et sa maman est en convalescence en <b>Suisse</b>. La jeune fille, en butte à l'hostilité des gamins du village, ne fréquente l'école communale que quelques jours. Elle passe ensuite ses journées avec sa tante et son oncle Georges, impliqué dans <b>un réseau local de résistants</b>, qui l'emmène avec lui pour les livraisons d'armes et qui parfois lui demande même de transmettre un message à l'insu des soldats allemands.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Occupation, résistance et représailles allemandes </h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ce court roman développe, tout en douceur et sensibilité, le récit à hauteur de la préadolescente héroïne de l'histoire et donne au jeune lecteur une approche de ce chapitre de la <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Seconde%20guerre%20mondiale">seconde guerre mondiale </a>qu'est l'<b>Occupation.</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Roman de formation, d'initiation, de découverte de la vie à la campagne, <b>Rouge Braise</b> est en même temps récit de l'action des résistants français avec les messages codés à la radio, les expéditions nocturnes, les réunions secrètes, les bruits des avions qui viennent parachuter des armes pendant la nuit, mais aussi, les crimes et les destructions de l'occupant.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'auteur, <b>Rolande Causse</b>, née en 1937 s'est inspirée d'un <i>"lointain souvenir de jeunesse"</i>.</div>
<div style="text-align: justify;">
L'éditeur indique que ce roman est adapté aux enfants de 10 à 13 ans.</div>
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-25488960755499964702016-06-21T23:17:00.001+02:002016-06-23T08:58:22.472+02:00Compagnie K, William March<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgv8hn_S67HIkP6MnRbzY2kY7IYmTAZORg9yyXA3v16gkNPrmDMSThJ_ohbCDDYXkCGAOpkeaBgKPMk5bL79mk0xN-CarKmzMVAGdbOmILPVaMo7wlQ8NcOlaEOUyGL-yybcfryHTJmShk/s1600/compagnie+K.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgv8hn_S67HIkP6MnRbzY2kY7IYmTAZORg9yyXA3v16gkNPrmDMSThJ_ohbCDDYXkCGAOpkeaBgKPMk5bL79mk0xN-CarKmzMVAGdbOmILPVaMo7wlQ8NcOlaEOUyGL-yybcfryHTJmShk/s320/compagnie+K.jpg" width="218" /></a></div>
<h2 style="text-align: justify;">
William March</h2>
<h2 style="text-align: justify;">
Gallmeister, 259 pages</h2>
<h2 style="text-align: justify;">
1933 aux USA</h2>
<h2 style="text-align: justify;">
</h2>
<h2 style="text-align: justify;">
Titre d'origine: Company K</h2>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Étonnant et saisissant roman que <b>Compagnie K</b>. 133 chapitres, courts et percutants. 133, c'est le nombre d'hommes que compte la compagnie K, de l'armée des États-Unis d'Amérique. L'auteur, <b>William March</b>, vétéran de la <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Premi%C3%A8re%20guerre%20mondiale">première guerre mondiale</a>, offre un tableau saisissant de la guerre de 14, un tableau sombre, amer, terrible, peint essentiellement à partir des tranchées.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
On s'engage sous la pression populaire et la propagande, on exécute les prisonniers, on se bat au corps à corps, sous le déluge de feu et de mitraille. On en revient blessé, physiquement et ou psychiquement, hanté par les morts et les blessés, et poursuivi par la mauvaise conscience des actes effectués pendant les combats et que l'on regrette aussitôt.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Les Doughboys du Corps expéditionnaire américain (AEF) </h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Les <b>USA</b> sont entrés en guerre à la fin de l'année 1917 et le corps expéditionnaire (<b>AEF, American expeditionnary Force</b>), et ses milliers de <b>Doughboys</b>, est arrivé très rapidement et a pris part aux batailles de l'<b>Aisne</b>, <b>de Meuse, Argonne</b>, <b>Saint-Mihiel</b>...). Compagnie K s'inscrit dans cette histoire.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Chaque chapitre pourrait être une courte nouvelle, du point de vue du soldat qui parle à la première personne. Mais l'ensemble s'articule et s'organise, et donne à voir la vie d'une unité telle que la <b>Compagnie K</b>. La vie et aussi la mort pourrait-on dire.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Un roman polyphonique </h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ce roman choral donne parfois à voir certaines actions sous plusieurs angles, selon les points de vue de différents soldats. Comme cet officier qui envoie un groupe d'hommes à l'attaque d'un nid de mitrailleuse. Dans le chapitre suivant, c'est le point de vue des soldats à l'attaque qui est développé.</div>
<div style="text-align: justify;">
Une technique employée plus tard par l'écrivain<a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Gaud%C3%A9"> <b>Laurent Gaudé</b> dans son roman <b>Cris</b></a>, publié en 2001.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ce roman balaie toute forme d'héroïsme et traite de la guerre comme une chose vaine et cruelle, à la manière d'un <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/2013/09/johnny-sen-va-t-en-guerre.html"><b>Dalton Trumbo</b>, autre auteur américain qui publia<b> Johnny s'en va en guerre</b></a> en 1939. </div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq">
<i>"La compagnie K a engagé les hostilités le 12 décembre 1917 à 22h15 à Verdun (France) et a cessé le combat le 11 novembre 1918 au matin près de Bourmont, ayant la nuit précédente traversé la Meuse sous les bombardements ennemis; et ayant participé, au cours de la période susmentionnée, aux opérations décisives suivantes: Aisne, Aisne-Marne, Saint-Mihiel et Meuse-Argonne.</i><br />
<i>De nombreux hommes ont été cité pour leur bravoure, et les décorations ont effectivement été décernées pour service exemplaire sous le feu: 10 croix de guerre (dont quatre avec palme); 6 Distinguished service cross; 2 médailles militaires et une Medal of honnor, cete dernière ayant été attribuée au soldat Harold Dressern un homme qui a fait preuve d'un courage individuel peu commun. (Caporal Stephen Waller)</i><br />
<i>Après la fin de la guerre, j'ai repris mon ancien boulot d'employé de la General Hardware Company, et j'y suis toujours. Dans ma ville, les gens me montrent du doigt à ceux qui ne sont pas du coin en leur disant: " ce type est rentré l'uniforme couvert de médailles, vous l'auriez jamais deviné, hein?" Et les gens qui ne sont pas du coin répondent toujours que c'est vrai, jamais ils l'auraient deviné". (Soldat Harold Dresser)</i></blockquote>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<br /></blockquote>
</div>
<h4 style="text-align: justify;">
<u> Pour aller plus loin, on consultera les chroniques des ouvrages suivants:</u></h4>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<ul>
<li><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/2013/09/johnny-sen-va-t-en-guerre.html" target="_blank">Johnny s'en va-t-en guerre, de Dalton Trumbo</a> (Johnny got his gun), un autre roman américain.</li>
<li><br /></li>
<li><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/2012/10/cris.html" target="_blank">Cris, de Laurent Gaudé</a>, un autre exemple de roman polyphonique.</li>
<li><br /></li>
<li>et les autres romans de<a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Premi%C3%A8re%20guerre%20mondiale" target="_blank"> notre rubrique Première guerre mondiale</a><u>.</u></li>
</ul>
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-29524962071470775482016-05-30T11:28:00.000+02:002016-05-30T11:28:23.096+02:00Les enfants de choeur, Alphonse Boudard<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih_zPMkCfJdRKuZiTyGMuXtZZHqqKyCIm6bWF8xTKiM2FjnJNdKthOgNYYiKJ5qvtn-0zFW8bRVPESHOaxWl9E82iIlQaDycS_rD_9Qy4jj3hfljZ_kQaJw8IxTDfznr5VjhI2962p_K0/s1600/boudard.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEih_zPMkCfJdRKuZiTyGMuXtZZHqqKyCIm6bWF8xTKiM2FjnJNdKthOgNYYiKJ5qvtn-0zFW8bRVPESHOaxWl9E82iIlQaDycS_rD_9Qy4jj3hfljZ_kQaJw8IxTDfznr5VjhI2962p_K0/s320/boudard.jpg" width="205" /></a></div>
<h2>
Alphonse Boudard</h2>
<h2>
Flammarion, 280 pages</h2>
<h2>
1982</h2>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Les enfants de choeur</b> est un recueil de nouvelles publié à l'aube des années 1980 par <b>Alphonse Boudard</b> (1925-2000). Écrivain, résistant, malfrat, il s'inspire de sa vie riche et dense pour raconter avec truculence des scènes de vie peuplées de personnages hauts en couleur.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Toutes les nouvelles ne traitent pas de la guerre. Nous retenons toutefois ce recueil pour ce blog, consacré à la guerre dans la littérature rappelons-le, car quelques uns de ces textes plongent le lecteur au temps de la <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Seconde%20guerre%20mondiale" target="_blank">seconde guerre mondiale</a>. La faconde de l'auteur reconstitue à merveille le quotidien de ces temps agités.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il en va ainsi par exemple de la nouvelle intitulée <b>Mariette</b>, qui conte une histoire de coeur entre Alphonse qui "bricole" un peu dans la <b>Résistance</b> et Mariette qui fait son éducation sexuelle au début de l'année 1944. Entre le<b> Luna Park</b> ,le cinéma où passent les films de Jean Marais, ou le <b>36 quai des Orfèvres</b>, c'est un peu du <b>Paris sous l'Occupation</b> que l'auteur donne à voir.</div>
<div style="text-align: justify;">
Il y a aussi <b>Le Prisonnier</b>, un huis clos entre un FFI et deux GI's, à proximité de Rezonville, en 1944 face aux lignes allemandes.</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq">
<i>"On nous cloque dans l'arrière-salle. Le menu aujourd'hui c'est du foie de génisse avec de la purée de pommes de terre et puis de la vraie crème renversée. En nous annonçant ces bonnes choses, la patronne, une forte mémère, elle fait des clins d'oeil à Mariette. Je respire que c'est à mon propos. Ça paraît bizarre... j'ai l'impression que les rôles, comme la crème, sont renversés, que Mariette se comporte avec moi comme un monsieur qui sort une petite nana qu'il vient d'emballer. Ces temps où je vous ramène... trente huit piges en arrière,... sont si phallocratiques dans les moeurs, que je me sens tout de même humilié! Devant la purée, le beurre, la tranche de foie, je bois toute ma honte en même temps que le picrate... une bonne bouteille de chinon pour arroser les victuailles. Autour de nous, les quatre ou cinq tables sont occupées par des couples plutôt cossus... les lascars aux costumes bien coupés... pompes triple semelle... les dames rebondies de la croupe... bagousées, emperlousées.. ça m'a l'air de ces fameux profiteurs dont on nous parle à Radio-Paris... Il fait chaud dans ce restaurant, tout est feutré, on se sent presque à l'abri de la guerre". <b>(Mariette)</b></i></blockquote>
</div>
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-10958652304186708222016-05-16T18:59:00.001+02:002016-05-30T11:50:28.601+02:00La question, Henri Alleg<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0O7rj190L8gZ7qNdWNiRPlO49U5XndPv6xbxoEOs1gmIThpSMbdNS5-7TSjT7LIyjnrx1cCwJXHy8ncHuxiTGqvhFiNGwOQjCjsRilFB-SrUvePxuS3oD5wUmbRb1Dy5FJFJbEjjytYY/s1600/La+question.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0O7rj190L8gZ7qNdWNiRPlO49U5XndPv6xbxoEOs1gmIThpSMbdNS5-7TSjT7LIyjnrx1cCwJXHy8ncHuxiTGqvhFiNGwOQjCjsRilFB-SrUvePxuS3oD5wUmbRb1Dy5FJFJbEjjytYY/s320/La+question.jpg" width="193" /></a></div>
<h2>
Henri Alleg</h2>
<h2>
Éditions de minuit, 93 pages</h2>
<h2>
1958</h2>
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Court texte à portée incalculable, <b>La Question</b> est le récit d'un mois de captivité et de torture en pleine <b>bataille d'Alger</b> en 1957. Son auteur, le journaliste <b>Henri Alleg (1921-2013)</b> y raconte les sévices et les tortures qu'il subit dans la prison <b>El-Biar</b>, de la part des parachutistes de la <b>10e DP</b> (Division parachutiste), à qui le pouvoir politique a confié les pleins pouvoirs pour affronter le<b> FNL</b>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
C'est <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Guerre%20d'Alg%C3%A9rie" target="_blank">la guerre d'Algérie</a> et la <b>bataille d'Alger</b> fait rage, entre attentats et rafles, répression, censure, exécution sommaires et tortures. La bataille sera gagnée par les militaires, qui sortiront le FLN de la ville, mais perdue par la civilisation et la démocratie du fait des moyens employés par les soldats.</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<h3 style="text-align: justify;">
Torture à l'électricité</h3>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Henri Alleg</b>, directeur du journal <b>Alger Républicain</b> interdit en 1955 est militant de parti communiste algérien. Il entre dans la clandestinité pour échapper à la mesure d'internement qui menace chaque collaborateur du quotidien réputé pour ouvrir ses colonnes à toutes les opinions, y compris celles qui dénoncent le système colonial. Il est arrêté en novembre 1956 dans le logement de son ami <b>Maurice Audin</b>, arrêté la veille et où les militaires ont mis en place une souricière. <b>Maurice Audin</b>, jeune mathématicien a disparu, il n'est jamais réapparu comme de nombreux autres; probablement lors de ce qui était appelé "les corvées de bois".</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiExmkNQfzD_rDgo53qc7comTA-MMzMC3LF956zbNVzb9T2inOBUH6wnYWAaC4eT74pkbhbZgMvQLmtiSzo6pZgQOUSyPthBzHGsLlHUCBJA3aEcvLnReF9_Sw2aZCcWyr1Hd4MNcao8Mg/s1600/alleg.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiExmkNQfzD_rDgo53qc7comTA-MMzMC3LF956zbNVzb9T2inOBUH6wnYWAaC4eT74pkbhbZgMvQLmtiSzo6pZgQOUSyPthBzHGsLlHUCBJA3aEcvLnReF9_Sw2aZCcWyr1Hd4MNcao8Mg/s1600/alleg.jpeg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Henri Alleg (1921-2013)</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pour faire parler <b>Henri Alleg</b>, les soldats qu'il nomme par leurs noms dans son récit, le torturent à l'électricité, le battent, le brûlent. Il est ensuite transféré dans un camp d'où il fait parvenir en <b>France</b> une copie de sa plainte au procureur d'Alger. Une campagne de mobilisation va parvenir à le faire libérer. La parution de <b>La Question</b> en 1958 sera plusieurs fois interdite et mobilisera de nombreux intellectuels.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Révélations et prise de conscience</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ce récit bref et violent comme une décharge d'électricité sur la langue, pose la question des moyens utilisés et des limites qui s'imposent pour parvenir à un résultat, en l'occurrence guerrier. Il met en lumière les pratiques, tortures et exécutions sommaires, mises en oeuvre par les paras de la<b> 10e DP</b>. Des pratiques révélées au grand public, reconnues et défendues par certains des officiers de l'époque au prétexte qu'ils luttaient contre des actes terroristes. Ce court texte fait comprendre à tout à chacun que cela est fait en son nom et au nom de la puissance coloniale; que cette guerre (qui n'est pas appelée ainsi en ce temps là), est une sale guerre. Ces pratiques saliront longtemps l'image de la France et de son armée.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq">
<i>"Il y a maintenant plus de trois mois que j'ai été arrêté. J'ai côtoyé, durant ce temps, tant de douleurs et tant d'humiliations que je n'oserais plus parler encore de ces journées et de ces nuits de supplices si je ne savais que cela peut être utile, que faire connaître la vérité c'est aussi une manière d'aider au cessez-le-feu et à la paix. Des nuits entières, durant un mois, j'ai entendu hurler des hommes que l'on torturait, et leurs cris résonnent pour toujours dans ma mémoire. J'ai vu des prisonniers jetés à coup de matraque d'un étage à l'autre et qui, hébétés par la torture et les coups, ne savaient que murmurer en arabe les premières paroles d'une ancienne prière.</i><br />
<i>Mais, depuis, j'ai encore connu d'autres choses. j'ai appris la "disparition" de mon ami Maurice Audin, arrêté vingt-quatre heures avant moi, torturé par la même équipe qui ensuite me "prit en mains". Disparu comme le Cheick Tebessi, président de l'association des Oulamas, le docteur Cherif Zahar, et tant d'autres". (Pages 12-13)</i></blockquote>
<br /></div>
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-78697454714288570872016-04-28T18:34:00.002+02:002016-05-17T10:51:40.101+02:00Le patient anglais, Michael Ondaatje<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjM4GDZ3fQnGFbSJuAVihNrBXYu__AZnkJhZBs8b779nw_CjOM3_bnam8X-lJEDgTPMjoKqGQlgmaSVf7GfCk9pGX5PjmCLkYHZHGvmR-Was0ePb2dI2FWREpfWML7zlzrPoea8WnzWsfI/s1600/patient+anglais.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjM4GDZ3fQnGFbSJuAVihNrBXYu__AZnkJhZBs8b779nw_CjOM3_bnam8X-lJEDgTPMjoKqGQlgmaSVf7GfCk9pGX5PjmCLkYHZHGvmR-Was0ePb2dI2FWREpfWML7zlzrPoea8WnzWsfI/s1600/patient+anglais.jpg" /></a></div>
<h2>
Michael Ondaatje</h2>
<h2>
L'Olivier, 320 pages</h2>
<h2>
1992</h2>
<h2>
</h2>
<h2>
Titre original: The english patient</h2>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Formidable roman qui mêle amour du désert et de l'art pictural, passion et trahison, sur fond de <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Seconde%20guerre%20mondiale" target="_blank"><b>seconde guerre mondiale</b></a>, <b>Le patient anglais</b> est une oeuvre magistrale de l'auteur canadien d'origine sri-lankaise <b>Michael Ondaatje</b>.</div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<i>Le patient anglais</i> est un grand brûlé au parcours mystérieux, sur lequel veille <b>Hana</b>, une jeune infirmière canadienne, dans une villa de toscane au nord de <b>Florence</b>, dans les derniers jours de la <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Seconde%20guerre%20mondiale" target="_blank">seconde guerre mondiale</a>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le roman se déroule à huis clos dans cet hôpital de fortune, avec autour du duo formé par le patient rescapé d'un crash en avion en Afrique du Nord et son infirmière, un sapeur britannique d'origine indienne spécialisé dans le déminage <b>Kirpal "Kip" Singh</b> et <b>David Caravaggio</b>, un aventurier de retour d'Afrique du Nord où il a travaillé dans les services de renseignement alliés.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Aventuriers et oasis légendaires</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilommlMWwRJCtn_6bY_0SeXDSzXfeuWi08g7m6eMfHNUR19YNx5xHAgpbW44K73RXLAm3BtRq6aXZ1l41u4IedRcCW9cBXgVzmfZQweDUd_plaBvLVDk_6QZ8fqxE_fmDzEZYObGgEEvU/s1600/grotte+nageurs.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEilommlMWwRJCtn_6bY_0SeXDSzXfeuWi08g7m6eMfHNUR19YNx5xHAgpbW44K73RXLAm3BtRq6aXZ1l41u4IedRcCW9cBXgVzmfZQweDUd_plaBvLVDk_6QZ8fqxE_fmDzEZYObGgEEvU/s400/grotte+nageurs.jpg" width="400" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
De flash-backs en lecture des pages du livre qui accompagne le grand brûlé (les Histoires d'Hérodote), le narrateur déroule la trame d'une histoire passionnante qui emporte le lecteur dans les expéditions scientifiques des années 30 à travers les déserts libyen et égyptien; plonge au milieu de ces aventuriers partis la recherche des oasis légendaires tandis que les services de renseignements préparent une guerre imminente.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
On y suit les amours adultères du comte <b>László</b> <b>Almásy</b> et de <b>Katharine Clifton</b> au <b>Caire</b>, alors véritable nid d'espions.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
On y observe également l'étrange ballet du sapeur, de l'infirmière et de l'aventurier, autour du blessé, chacun avec ses blessures et ses tourments intérieurs.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
La grotte des nageurs du Gilf al-Kabir</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Michael Ondaatje</b> offre un texte truffé de scènes cinématographiques: des vols en avion au dessus des dunes, des découvertes de fresques chrétiennes à la lumière d'une torche dans des églises de Toscane, le déminage périlleux de bombes non explosées, une procession qui débarque de nuit sur une plage, l'art pictural saharien comme celui de la grotte des nageurs, sur le plateau du <b>Gilf al-Kabir</b>.</div>
<h1 class="entry-title" style="text-align: justify;">
</h1>
<div style="text-align: justify;">
Des pages magnifiques qui font de ce roman une oeuvre magistrale, structurée autour du récit du patient anglais, et qui s'inspire d'un personnage qui a réellement existé: le comte hongrois <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A1szl%C3%B3_Alm%C3%A1sy" target="_blank"><b>László</b> </a><b><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/L%C3%A1szl%C3%B3_Alm%C3%A1sy" target="_blank">Almásy</a>.</b></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq">
<i>"En mourant nous emportons avec nous la richesse des amants et des tribus, les saveurs que nous avons goûtées, les corps dans lesquels nous avons plongé et que nous avons remontés à la nage comme s'ils étaient des fleuves de sagesse, les personnages dans lesquels nous avons grimpé comme s'ils étaient des arbres, les peurs dans lesquelles nous nous sommes terrés comme si elles étaient des grottes. Je souhaite que cela soit inscrit dans ma chair lorsque je serai mort. Je crois à ce genre de cartographie - celle dont la nature vous marque, et non celle que nous croyons lire sur une carte comme les noms des riches sur les immeubles. Nous sommes des histoires communes, des livres communs. Nous n'appartenons à personne et nous ne sommes monogames ni dans nos goûts ni dans notre expérience. Je n'avais qu'un désir, marcher sur une terre privée de cartes.</i><br />
<i>J'emportai Katherine Clifton dans le désert, là où se trouve le livre commun du clair de lune. Dans le murmure des puits. Dans le palais des vents". (Page 280)</i></blockquote>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Adapté au cinéma</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le roman <b>Le patient anglais</b> a fait l'objet d'une adaptation au cinéma par <b>Anthony Minghella</b> en 1996 avec <b>Kristin Scott Thomas </b>(Katharin Clifton), <b>Ralph Fiennes </b>(laszlo Halmasy), <b>Juliette Binoche</b> (Hana), et <b>Willem Dafoe </b>(Caravaggio). On notera que le scénario du film réduit le nombre de personnages et transforme certaines scènes et il faut avouer, n'en déplaise aux puristes, que certaines trouvailles sont parfaitement bienvenues. Le film a décroché neuf oscars dont celui du meilleur film, du meilleur scénario, de la meilleure actrice dans un second rôle (Binoche).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/EBRr5fY0c-U/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/EBRr5fY0c-U?feature=player_embedded" width="320"></iframe></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<br />
<br />
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-5011141785477237512016-03-26T11:35:00.002+01:002016-03-26T11:40:26.856+01:00Les cercueils de zinc, Svetlana Alexievitch<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2zL6zw9iE7HU0XPQ8VkoBiZrdiGmMdsN0OAffrMGJEhkvbzQ8cC99-4fIQUNAgLSnM93CiuJYmNjIzlp49zh1C6Ycdzwt32EEUOY6ZM2t0dxtElZvcPnirFlDGN4XqFXV0oDWWTJ4vsI/s1600/zinc.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2zL6zw9iE7HU0XPQ8VkoBiZrdiGmMdsN0OAffrMGJEhkvbzQ8cC99-4fIQUNAgLSnM93CiuJYmNjIzlp49zh1C6Ycdzwt32EEUOY6ZM2t0dxtElZvcPnirFlDGN4XqFXV0oDWWTJ4vsI/s320/zinc.jpg" width="213" /></a></div>
<h2>
Svetlana Alexievitch</h2>
<h2>
Christian Bourgois éditeur, 374 pages</h2>
<h2>
1990</h2>
<br />
<h3>
Titre original: Zinky boys </h3>
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Les cercueils de zinc relève bien plus du travail journalistique que de l'oeuvre littéraire. L'auteur <b>Svetlana Alexievitch</b>, journaliste biélorusse fait parler, en une succession rapide de chapitres, d'innombrables témoins de la <b>guerre d'Afghanistan</b> menée par les soviétiques de <b>1979 à 1989</b>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Les soldats bien sûr, revenus de là-bas et qui racontent le quotidien fait de combats et d'atrocités, de précarité matérielle, de marché noir, de haine. Ils racontent aussi comme ils vivent leur retour dans une société retournée, qui les y a envoyés et qui désormais rejette cette sale guerre et ceux qui l'ont faite en son nom.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
La guerre d'Afghanistan</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'auteur donne aussi la parole, dans cette succession de monologues, aux familles des soldats, ravagées par le deuil et la culpabilité. De témoignages en témoignages se dessine le profil d'une guerre sale, incompréhensible, d'un pays qui n'a pas les moyens de ses ambitions guerrières, d'une population endoctrinée et qui finalement détourne son regard de ceux qu'elle a contribué à envoyer faire la guerre aux Afghans.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjicYuWCL9jg_FLJDgfomBJw-7daCcTuzW9x48eGYO1XJOUGEHjN-WwSWakUWU9WZnj1niuWqmHyuaGIUYd1VL21HC3KVxfTQdGnwDKCa5m3Z2oGONjGMnNnKN_a_6aCZhp5nIGnZeMZ8s/s1600/alexievitch.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="213" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjicYuWCL9jg_FLJDgfomBJw-7daCcTuzW9x48eGYO1XJOUGEHjN-WwSWakUWU9WZnj1niuWqmHyuaGIUYd1VL21HC3KVxfTQdGnwDKCa5m3Z2oGONjGMnNnKN_a_6aCZhp5nIGnZeMZ8s/s320/alexievitch.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Svetlana Alexievitch (Photo Frédéric Stucin)</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<b>Svetlana Alexievitch</b> a été traînée devant la justice pour son travail, elle a été accusée de salir les anciens combattants, quand elle entendait dire toute la vérité sur cette guerre, et sur <b>les cercueils de zinc</b> contenant les dépouilles des soldats soviétiques, ramenés tout à fait discrètement par avion. Son travail a pourtant permis de faire avancer la société soviétique, de poser la lumière sur les faits et de faire avancer la vérité.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Svetlana Alexievitch</b> s'est vue décerner le prix Nobel de littérature en 2015. Son oeuvre, qui relève de la littérature de témoignage, aborde l'histoire par le biais de successions de témoignages d'anonymes, qu'il s'agisse de témoins de la <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Seconde%20guerre%20mondiale" target="_blank"><b>seconde guerre mondiale</b></a>, de la catastrophe de <b>Tchernobyl</b> ou de la chute du communisme.</div>
<br />
<br />
<br />
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-14291450364788904482016-03-21T14:45:00.001+01:002016-03-21T14:45:10.738+01:00Un voleur parmi nous, Tobias Wolff<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5u1i5fNpBlZVWGmNF4oxsRzmpFJHQl-u7y0h7MQAJ_CatxTH6wxNlId-JF1CU2WqW0UfIxN_3zE-6esF319kohd41U5SMWk55RxCUJ8XVIWYbNjvA3HnGYChwVyDmUOLMYqWWb-LpDMk/s1600/Un+voleur+parmi+nous.png" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5u1i5fNpBlZVWGmNF4oxsRzmpFJHQl-u7y0h7MQAJ_CatxTH6wxNlId-JF1CU2WqW0UfIxN_3zE-6esF319kohd41U5SMWk55RxCUJ8XVIWYbNjvA3HnGYChwVyDmUOLMYqWWb-LpDMk/s1600/Un+voleur+parmi+nous.png" /></a></div>
<h2>
Tobias Wolff</h2>
<h2>
Gallmeister, 112 pages</h2>
<h2>
2016</h2>
<br />
<br />
<h3>
Titre original: The Barracks Thief</h3>
<br />
<br />
<br />
C'est un court roman qui donne à voir un peu du quotidien des jeunes soldats incorporés dans l'armée américaine pendant la guerre du <b>Vietnam</b>. <i>Un voleur parmi nous</i> se déroule en 1967, au camp de <b>Fort Bragg</b>, en <b>Caroline du Nord</b>. <b>Philip</b> qui a intégré la <b>82e division aéroportée</b> attend son ordre de départ pour le <b>Vietnam</b>. Pendant cette période, il se retrouve avec <b>Lewis</b> et <b>Hubbart</b> à devoir garder un dépôt de munitions.<br />
<br />
<h3>
Soldats et civils, anciens et jeunes recrues</h3>
<br />
Se côtoient dans ce roman sans vraiment se mélanger, les bleus et les anciens, ceux qui ont connu le <b>Vietnam</b> et ceux qui vont bientôt partir. L'auteur, l'Américain <b>Tobias Wolff</b>, décrit une autre fracture, celle qui grandit en cette période, entre les soldats et les civils, sur fond de contestation grandissante de la guerre. <br />
<br />
Il donne aussi à voir cette vie dans les grandes bases et autour, les bars à hôtesses, les vendeurs de voitures d'occasion, tandis que l'armée à travers la formation des recrues, développe le sentiment d'appartenance des soldats à leur unité, et leur capacité à respecter un ordre quelle que soit l'évolution du contexte.<br />
<br />
Le style est épuré, simple comme la vie de ces soldats. L'auteur créé un suspense qu'il entretient en mettant en place une double narration.<br />
<br />
<b>Tobias Wolff</b> est né en 1945 dans l'<b>Alabama</b>. Il a passé quatre années dans l'armée américaine dans les années soixante. Il a publié <i>Un voleur parmi nous</i> en 1985.<br />
<br />Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-84125357949060861182016-03-12T16:52:00.000+01:002016-03-12T16:52:34.643+01:00[Podcast] Ecrivains dans la guerre, France culture<h2>
</h2>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhF5z1oWnTPtrSesRgrCbsyd9IcVbrtMqY1Z5TAX3tEQ-MGFYE_JVpq3YdrVCJRk4fqb9N-k04Zg5tEV7WFKMN0xMqH9HqdPI06eTtuBytUa6KwfxHQqk5WnqH9tMEfSItOdlAzbBP1CBg/s1600/hemingway+en+train+d%27%C3%A9crire.jpg" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhF5z1oWnTPtrSesRgrCbsyd9IcVbrtMqY1Z5TAX3tEQ-MGFYE_JVpq3YdrVCJRk4fqb9N-k04Zg5tEV7WFKMN0xMqH9HqdPI06eTtuBytUa6KwfxHQqk5WnqH9tMEfSItOdlAzbBP1CBg/s1600/hemingway+en+train+d'%C3%A9crire.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Ernest Hemingway (1899-1961)</td></tr>
</tbody></table>
<h2>
Ecrivains dans la guerre<br />
France Culture<br />Eté 2013<br />
</h2>
<div>
<br /></div>
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<b>France Culture</b> a présenté à l'été 2013 une série d'émissions hebdomadaires de 29 minutes sur les écrivains dans la guerre, réalisée par <b>Olivier Weber</b>.<br />
<br />
Le grand reporter, correspondant de guerre, écrivain raconte le travail des romanciers dans la ou les guerres qu'ils ont traversées. Eléments de contexte, biographie, influence de l'événement sur l'homme et son oeuvre. De courtes séquences particulièrement bien faites.<br />
<br />
<h3>
Des écrivains au sommet de leur art </h3>
<br />
Le point commun de ces itinéraires est le fait que les romanciers sont tous déjà connus et au sommet de leur art quand ils s'en vont rendre compte des conflits en tant qu'envoyés spéciaux.<br />
<br />
<b>Grossmann</b> pour la <b>Pravda</b> à <b>Stalingrad</b>, <b>Malaparte</b> pour le <b>Corriere della Sera</b> en <b>Abyssinie</b> et en <b>URSS</b>, <b>John Steinbeck</b> en <b>Italie</b> pendant la seconde guerre mondiale, <b>Ernest Hemingway</b> en <b>Espagne</b>, <b>Jack London</b> en<b> Corée</b> et au <b>Mexique</b>, <b>Joseph Kessel</b> en <b>Israël</b> en 1948.</div>
<br />
<h3>
Au programme:</h3>
<b><i>(il suffit de cliquer su le patronyme pour accéder au podcast)</i></b><br />
<ul>
<li><a href="http://www.franceculture.fr/emissions/ecrivains-dans-la-guerre/john-steinbeck-1902-1968" target="_blank">John Steinbeck</a> </li>
<li><a href="http://www.franceculture.fr/emissions/ecrivains-dans-la-guerre/curzio-malaparte-1898-1957" target="_blank">Curzio Malaparte</a></li>
<li><a href="http://www.franceculture.fr/emissions/ecrivains-dans-la-guerre/vassili-grossman-1905-1964" target="_blank">Vassili Grossman</a></li>
<li><a href="http://www.franceculture.fr/emissions/ecrivains-dans-la-guerre/joseph-kessel-1898-1979" target="_blank">Joseph Kessel</a></li>
<li><a href="http://www.franceculture.fr/emissions/ecrivains-dans-la-guerre/ernest-hemingway-1899-1961" target="_blank">Ernest Hemingway</a></li>
<li><a href="http://www.franceculture.fr/emissions/ecrivains-dans-la-guerre/jack-london-1876-1916" target="_blank">Jack London</a> </li>
</ul>
<br />
<b>Le site de l'émission est sur le lien suivant: <a href="http://www.franceculture.fr/emissions/ecrivains-dans-la-guerre" target="_blank">France culture Ecrivains dans la guerre</a></b><br />
<br />
Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-72233153274286300532016-02-27T12:05:00.001+01:002016-06-23T09:00:30.855+02:00Les âmes grises, Philippe Claudel<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdT03frVdqXQAvHWvCWFbaFFppPZ5ArKUbf2AiMRYFsEusWIHdei6aGlB7mCIq-sSqOJcl55ohx9fvhKUlQAS5AgUUQnqarmPnIUA5DT82esTO_f8fDDYwZuPxlwZxfui3dDcd3AzUiWM/s1600/ames+grises+claudel.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdT03frVdqXQAvHWvCWFbaFFppPZ5ArKUbf2AiMRYFsEusWIHdei6aGlB7mCIq-sSqOJcl55ohx9fvhKUlQAS5AgUUQnqarmPnIUA5DT82esTO_f8fDDYwZuPxlwZxfui3dDcd3AzUiWM/s320/ames+grises+claudel.jpg" width="194" /></a></div>
<h2>
Philippe Claudel</h2>
<h2>
Stock, 288 pages</h2>
<h2>
2003</h2>
<br />
<br />
<div class="Standard">
<o:p></o:p></div>
<div class="Standard">
<br /></div>
<div class="Standard" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="Standard" style="text-align: justify;">
<b>Les âmes grises</b> est le roman de la noirceur, de la vie
recluse, des destinées égarées, du temps perdu. En 1917, dans une bourgade
située à quelques kilomètres du front, une toute jeune fille est retrouvée
étranglée au bord du canal. <b>Le juge Mierck</b> mène l'enquête. Le narrateur,
policier au moment des faits, raconte <i>"l'Affaire"</i> bien des années plus tard: l'histoire de ce
meurtre, son contexte, alors que tonne le canon et la <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Premi%C3%A8re%20guerre%20mondiale" target="_blank"><b>première guerre Mondiale</b></a>.<br />
<br />
<o:p></o:p></div>
<div class="Standard" style="text-align: justify;">
L'auteur, <b>Philippe Claudel</b> brosse le tableau d'un décor âpre,
rugueux, une ambiance lourde, à couper au couteau. Il met en scène une brassée
de personnages qui ne sont d'ailleurs, pour la plupart ni bons ni mauvais,
jamais vraiment heureux, ou alors pour un court laps de temps. Dans ce pays,
souvent, le malheur rattrape les petites gens. Comme la guerre attrape les
destins des soldats qui défilent dans la bourgade, allant ou revenant du front.
Il y a <b>le procureur Destinat</b>, <b>l'institutrice Lysia Verhareine</b>, <b>Joséphine
Maulpas</b>.<br />
<br />
<h3>
Une intrigue, du suspense, et une adaptation au cinéma </h3>
<br />
<br />
<o:p></o:p></div>
<div class="Standard" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="Standard" style="text-align: justify;">
D'ailleurs, la guerre est omniprésente. Le canon tonne, les
régiments montent au front. Les soldats en reviennent blessés, gueules cassées.<o:p></o:p></div>
<div class="Standard" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="Standard" style="text-align: justify;">
Ce roman s'articule autour du récit a posteriori des
évènements qui précédèrent et qui suivirent la découverte du cadavre de <b>Belle
de jour</b>, le surnom de la petite assassinée, seul véritable personnage
rayonnant. Ce n'est pas à proprement parler un polar même si l'intrigue et le
suspense restent ouverts jusqu'à la fin de ce beau, sombre et profond roman.<o:p></o:p></div>
<div class="Standard" style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="Standard" style="text-align: justify;">
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<i>« Moi non plus, lui dis-je, je n'ai plus son visage...
Souvent je le cherche, j'ai l'impression qu'il vient vers moi, et pus il
s'efface, il ne reste plus rien, alors je me tape, je m'engueule...</i><i>Pourquoi donc, bêta?</i><i> Ne plus se souvenir du visage de celle qu'on aimait... Je
suis un salaud ».</i><i> Joséphine haussa les épaules:</i><i>« Les salauds, les saints, j'en ai jamais vu. Rien n'est
ni tout noir, ni tout blanc, c'est le gris qui gagne. Les hommes et leurs âmes,
c'est pareil... T'es une âme grise, joliment grise, comme nous tous...</i><i>Des mots tout ça...</i><i>Qu'est-ce qu'il t'ont fait les mots? » (page 134)</i></blockquote>
</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
</div>
Ce n'est pas la première fois que La première guerre mondiale est le contexte d'une enquête. On peut ainsi citer <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/2012/08/un-long-dimanche-de-fiancailles.html" target="_blank"><b>Un long dimanche de fiançailles</b></a>, de <b>Sébastien Japrisot</b>, ou encore <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/2013/11/au-revoir-la-haut.html" target="_blank"><b>Au revoir là-haut</b></a>, de <b>Pierre Lemaitre</b>. Ces romans sont regroupés dans le blog et leurs chroniques accessibles sur le lien suivant <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Premi%C3%A8re%20guerre%20mondiale" target="_blank"><b>Première guerre mondiale</b></a>.<br />
<br />
Le roman de <b>Philippe Claudel</b> a fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 2005 par <b>Yves Angelo.</b><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<iframe allowfullscreen="" class="YOUTUBE-iframe-video" data-thumbnail-src="https://i.ytimg.com/vi/lPc3lJ8oOrM/0.jpg" frameborder="0" height="266" src="https://www.youtube.com/embed/lPc3lJ8oOrM?feature=player_embedded" width="320"></iframe></div>
<br />
<div class="Standard">
<br /></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-43542593149735143632016-02-01T12:13:00.000+01:002017-06-28T17:26:47.689+02:00La guerre, cet objet littéraire et philosophique<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYIUD1UjJzDocc_3SaWNyUIFmLrFluAP6aeqT0NGP0PQ2Z22uwEXnpocAN2s-VLG6Hw21-UZG8VWqnRNb2Zw_4Nh4OfuViqfN83lv8UzIinH08jMxbna8OIkANpZvqPNTKIXSupEZOMsQ/s1600/guernica.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="280" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgYIUD1UjJzDocc_3SaWNyUIFmLrFluAP6aeqT0NGP0PQ2Z22uwEXnpocAN2s-VLG6Hw21-UZG8VWqnRNb2Zw_4Nh4OfuViqfN83lv8UzIinH08jMxbna8OIkANpZvqPNTKIXSupEZOMsQ/s640/guernica.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Guernica, Pablo Picasso, 1937.</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br />
Le site web <a href="http://www.site-magister.com/"><b>www.site-magister.com</b></a> se penche, parmi ses nombreux travaux dirigés et fiches thématiques, sur la guerre.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Son auteur, <b>Philippe Lavergne</b>, professeur agrégé de Lettres Modernes, rappelle que la guerre est un état continu, sinon normal de l'Humanité. Il propose d'aborder cette thématique en tant qu'objet littéraire et philosophique en se débarrassant <i>"d'une déploration convenue sur la "boucherie héroïque" qui caractérise l'Histoire (avec sa grande hache, comme disait Georges Perec). Non qu'il faille oublier les charniers et les massacres, bien entendu, mais parler de la guerre en leur seul nom ne peut qu'entraîner un manichéisme sommaire"</i>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
De fiches de travail en analyses thématiques, citations et références (<b>Eschyle</b>, <b>Homère</b>, <b>Raconter la guerre</b>, <b>Guerre et fête</b>, <b>La paix</b>...), il propose également de nombreux liens, à destination d'un public lycéen et étudiant, mais pas uniquement.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="http://www.site-magister.com/prepas/page35a.htm#axzz4lJL9jOyF" target="_blank">L'adresse de la page consacrée à la guerre est par ICI</a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
On notera avec grand plaisir que le <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/" target="_blank">Blog des romans et des guerres</a></b> fait partie des références et des liens proposés aux internautes.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Philippe Lavergne</b> est également coanimateur du site <a href="http://www.weblettres.net/">www.weblettres.net</a>, le portail de l'enseignement des lettres.</div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-35913883213766954942016-01-26T11:44:00.001+01:002016-02-02T22:18:54.913+01:00Le pont de la rivière Kwaï, Pierre Boulle<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif9TE1Yz9jKhSuqoOVYg6lF2TjeOi72oSm7mdre-0d-X5hRXcB3iI90YNacI3BHHYaHkXv4A7g5XcudEeE2cBvf4yJqxIIBj_PdCCxnVvlsg_DS4ZsWyVL4lkSDaSWbUKG8NV2wbn4Njo/s1600/kwai.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEif9TE1Yz9jKhSuqoOVYg6lF2TjeOi72oSm7mdre-0d-X5hRXcB3iI90YNacI3BHHYaHkXv4A7g5XcudEeE2cBvf4yJqxIIBj_PdCCxnVvlsg_DS4ZsWyVL4lkSDaSWbUKG8NV2wbn4Njo/s320/kwai.jpg" width="203" /></a></div>
<h2>
Pierre Boulle<br />Julliard, 245 pages<br />1952</h2>
<br />
<br />
<div class="Standard">
<br /></div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
<b>Le pont de la rivière Kwaï</b> est l'histoire d'un affrontement
entre deux hommes, entre deux empires aussi. C'est le bras de fer imaginé par l'auteur français <b>Pierre Boulle</b>, entre le
colonel britannique <b>Nicholson</b> et le colonel japonais <b>Saïto</b> en 1942.<o:p></o:p></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
Ce qu'il reste du régiment du colonel Nicholson, fait
prisonnier dans la région de <b>Singapour</b>, est envoyé aux confins de la <b>Thaïlande</b>,
à quelques kilomètres de la frontière birmane.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Là, sous les ordres du féroce
colonel Saïto, les quelque 500 prisonniers sont chargés de construire un pont
sur <b>la rivière Kwaï</b>, dans le cadre du projet de ligne de chemin de fer entre
<b>Bangkok</b> et <b>Rangoon</b>. La ligne vise à ouvrir la route du<b> Bengale</b> pour l'armée
nippone.<o:p></o:p></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Des officiers spécialistes des travaux publics</h3>
</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
Nicholson est entouré de deux officiers de réserve, le
commandant <b>Hughes</b>, qui était dans la vie civile directeur d'une compagnie
minière, et le <b>capitane Reeves</b>, ingénieur de travaux publics. Il y a également
le <b>médecin commandant Clipton</b>, que l'auteur utilise comme pièce maîtresse de
la narration et du regard posé sur Nicholson et les événement de <b>la rivière
Kwaï</b>.<o:p></o:p></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div class="Standard">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4m42Y08dUqYHuBY6xvgI6mZbtRRDN4ZQnaolzcam-a-pznTeHSdwWUKaF93LlT0caYxaYBeqJk-UX3ofrsq_vShIVNQNGpKrCingSjA2FEYzV7qIw3A_yNUQSi3e1sZ12qlalgQdL-MI/s1600/pont-riviere-kwai.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="249" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg4m42Y08dUqYHuBY6xvgI6mZbtRRDN4ZQnaolzcam-a-pznTeHSdwWUKaF93LlT0caYxaYBeqJk-UX3ofrsq_vShIVNQNGpKrCingSjA2FEYzV7qIw3A_yNUQSi3e1sZ12qlalgQdL-MI/s640/pont-riviere-kwai.jpg" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Le pont sur la rivière Kwaï construit pour le film de David Lean en 1957</td></tr>
</tbody></table>
<br /></div>
</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
Le roman se structure en trois parties, la première est un
affrontement, un bras de fer entre Saïto et Nicholson, qui refuse de se
soumettre au règlement du vainqueur. Une fois ce bras de fer gagné par le
britannique, la deuxième partie s'attache à décrire la prise en main du
chantier par les Britanniques.<br />
<br />
Car le colonel Nicholson décide, contre toute
attente, et pour prouver la supériorité de son pays, de mener à bien les
travaux. C'est alors qu'intervient <b>l'Intelligence service</b> et la <b>Force 316</b>,
spécialisée dans les destructions à l'arrière des lignes. Elle envoie un
commando qui a pour objectif la
destruction du pont de la rivière Kwaï. Le suspense est tenu jusqu'à la fin.<o:p></o:p></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Amour du travail bien fait ou "stupide mystique de l'action"</h3>
</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
Le roman met en opposition permanente, Britanniques et
Nippons, avec de façon plutôt binaire (en apparence seulement), d'un côté, le savoir-vivre, le flegme,
l'humour, le savoir-faire jusque et y compris dans la construction du pont. De
l'autre, la sauvagerie les mauvais traitement, l'irascibilité, la violence, et
l'incompétence dans la direction des travaux.<br />
<br />
A ceci près que le colonel
Nicholson, dans son entêtement à démontrer la supériorité de son pays, contre
les intérêts même de son pays, apparaît lui aussi comme un fou, qui est, dit le
roman, partagé entre l'amour du travail bien fait, du devoir accompli et
« la stupide mystique de l'action », un colonel respectable ou un
« monstrueux imbécile ».<o:p></o:p></div>
</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="text-align: justify;">
Voici l'<b>incepit</b> du roman de <b>Pierre Boulle</b></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<br />
<i>"L'abîme infranchissable que certains regards voient creusé entre l'âme occidentale et l'âme orientale n'est peut-être qu'un effet de mirage. Peut-être n'est-il que la représentation conventionnelle d'un lieu commun sans base solide, un jour perfidement travesti en aperçu piquant, dont on ne peut même pas invoquer la qualité de la vérité première pour justifier l'existence? Peut-être la nécessité de "sauver la face" était-elle, dans cette guerre, aussi impérieuse, aussi vitale, pour les Britanniques que pour les Japonais. Peut-être réglait-elle les mouvements des uns, sans qu'ils en eussent conscience, avec autant de rigueur et de fatalité qu'elle commandait ceux des autres, et sans doute ceux de tous les peuples? Peut-être les actes en apparence opposés de deux ennemis n'étaient-ils que des manifestations, différentes mais anodines, d'une même réalité immatérielle? Peut-être l'esprit du colonel nippon Saïto était-il en son essence analogue à celui de son prisonnier, le colonel Nicholson?"</i></blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgULWh4JQVDXU4Zkon57ElLbJgtpg1RaPxlcoeswXHi-KUe6nMXcUebwoH5m8OuDvdkVHG8ehvIqnVijqvu6QYt2gR-QveBjD0AhWtfM_i3bcB5I6fBKnlMjW9D33WbyV0r-mb0x9EHi4/s1600/Death_Railway.png" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgULWh4JQVDXU4Zkon57ElLbJgtpg1RaPxlcoeswXHi-KUe6nMXcUebwoH5m8OuDvdkVHG8ehvIqnVijqvu6QYt2gR-QveBjD0AhWtfM_i3bcB5I6fBKnlMjW9D33WbyV0r-mb0x9EHi4/s320/Death_Railway.png" width="247" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Pierre Boulle </b>s'est inspiré de son expérience dans les forces spéciales britanniques en <b>extrême Orient</b> pendant la <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Seconde%20guerre%20mondiale" target="_blank"><b><i>Seconde guerre mondiale</i></b></a>. L'histoire de la construction de ce pont s'inspire également de faits réels, c'est-à-dire la <i><b><a href="https://en.wikipedia.org/wiki/Burma_Railway" target="_blank">réalisation d'une ligne ferroviaire par des prisonniers de guerre dans des conditions matérielles dramatiques</a>.</b></i> D'ailleurs <b>la rivière Kwaï (Kwaï Yai)</b> existe et son pont ferroviaire se situe à proximité de la ville de<b> Kanchanaburi</b>, en <b>Thaïlande</b>.</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
<o:p></o:p></div>
</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
Le roman a fait l'objet d'une adaptation à grand succès au cinéma par <b>David Lean</b> en 1957. Avec <b>Alec Guiness</b> dans le rôle de <b>Nicholson</b> et <b>Sessue Hatakawa</b> dans le rôle de <b>Saïto</b>. On notera que la fin du film, aussi surprenante qu'elle fût, ne correspond pas tout-à-fait à ce qu'a imaginé <b>Pierre Boule</b>.</div>
</div>
<br />
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-BCfyNojAvaGa5FTAHPuTu-EQpLV_6xtLURurvJYDuMT23bJVN7awPaZN5HbtM_74HdjyqsubcUZj26SewcIhmeoSSYCuaLI69KzBQadDwBteYSyt6t4LwrP2P8k2paNIW1_TZCd6Oc4/s1600/Boulle.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="215" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj-BCfyNojAvaGa5FTAHPuTu-EQpLV_6xtLURurvJYDuMT23bJVN7awPaZN5HbtM_74HdjyqsubcUZj26SewcIhmeoSSYCuaLI69KzBQadDwBteYSyt6t4LwrP2P8k2paNIW1_TZCd6Oc4/s320/Boulle.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Pierre Boule (1912-1994)</td></tr>
</tbody></table>
<a href="http://extranet.pierreboulle.fr/" target="_blank">Et en lien ICI, le site web de l'association des amis de Pierre Boulle.</a>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-66813993495267206572016-01-04T18:10:00.001+01:002016-10-14T10:28:38.337+02:00Pays de nuit, Janane Jassim Hillawi<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhB8ICZ0hF87yTquJUliR_mpFVThsYnkGapHcZUmgb08Ny5EWkTbUvGotPIrc27VqiraoOa9oIWzifTfmv50oKe9ufKivLm7Rfnc7eyWilHj2CMBe2BG2q7jTR_HUvp_B4WmABB3yFac9Q/s1600/Pays+de+nuit%252C+Hillawi.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhB8ICZ0hF87yTquJUliR_mpFVThsYnkGapHcZUmgb08Ny5EWkTbUvGotPIrc27VqiraoOa9oIWzifTfmv50oKe9ufKivLm7Rfnc7eyWilHj2CMBe2BG2q7jTR_HUvp_B4WmABB3yFac9Q/s320/Pays+de+nuit%252C+Hillawi.jpg" width="169" /></a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<h2>
</h2>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<h2>
Janane Jassim Hillawi</h2>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<h2>
Actes Sud, 356 pages</h2>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<h2>
2005</h2>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br />
<h3>
Titre original (en arabe): Layl al-bilâd.</h3>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
On connaissait de <b>la guerre Iran-Irak</b>
cette photo de soldat anonyme recroquevillé dans un trou boueux,
symbole silencieux d'un effroyable carnage. <b>Pays de nuit</b>, est le
grand roman de cette guerre qui fit entre 500 000 et 1 200 000 morts, de septembre 1980 à août 1988.</div>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<div style="text-align: justify;">
<b>Abdallah</b> est un étudiant originaire de
<b>Bassorah</b>, la cité « pétrolière » au sud de l'Irak, à
quelques kilomètres de la frontière avec l'Iran. Il est mobilisé
et intègre un centre de formation. Il découvre les horreurs de la
prison militaire, la torture, puis le front. C'est le grand carnage, une
guerre de tranchée moderne. Il est ensuite affecté à une caserne
au nord-est et se retrouve à combattre les <b>peshmergas</b> kurdes. Fait
prisonnier, il découvre le combat de ces hommes et ces femmes dans les montagnes
du <b>Kurdistan</b>, entre l'<b>Irak</b>, l<b>'Iran</b> et la <b>Turquie</b>.</div>
<h3 style="text-align: justify;">
<br />Du Chatt-el-Araba au Kurdistan</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<div style="text-align: justify;">
Ce roman est le parcours sur une
dizaine d'années de ce jeune Irakien chiite ballotté par les
guerres du régime de<b> Saddam Hussein</b>. La guerre contre les Perses du
régime des Mollahs, mais aussi la guerre contre les rebelles kurdes.
Les rebelles kurdes qu'il va côtoyer au plus près et découvrir
d'ailleurs les divisions entre les différents groupes, PKK, UPK, PDK, etc....</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2rqUSejKXlpnv5DUfd9P8R0s4MI0wrOcenFp7Md3JqDJSyWMZKDPF95-1CEhKHzQBVjVj_lGTNUMa-AsxG9coU7GPFa9kcYgxF9IwDHkdD34xHuGPNZvYcdaL2X92MHht4U7XUi6XxGc/s1600/iran-irak.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="160" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj2rqUSejKXlpnv5DUfd9P8R0s4MI0wrOcenFp7Md3JqDJSyWMZKDPF95-1CEhKHzQBVjVj_lGTNUMa-AsxG9coU7GPFa9kcYgxF9IwDHkdD34xHuGPNZvYcdaL2X92MHht4U7XUi6XxGc/s320/iran-irak.jpg" width="320" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<div style="text-align: justify;">
Ce roman est d'une très grande
puissance d'évocation. Evocation de la guerre et des combats et dans
certaines scènes, on n'est pas loin de retrouver ce que décrivaient
les Barbusse, <b><u><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Dorgel%C3%A8s" target="_blank">Dorgelès</a></u></b> et autres soixante-dix ans plus tôt au sujet de <b><u><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Premi%C3%A8re%20guerre%20mondiale" target="_blank">la première guerre mondiale</a></u></b>. Quand les hommes cherchent à
entrer dans la boue pour échapper au déferlement des bombes et des
roquettes. La zone des combats se situe non loin de <b>Bassorah</b>, dans le <b>Chatt-el-Arab</b>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<i>« Abdallah sortit la tête d'une
tranchée de plusieurs mètres de profondeur après avoir grimpé sa
paroi en escalier. Il scruta le paysage qui s'étalait devant lui
dans le petit matin blafard: un sol gris et troué d'où montaient
des effluves de poudre, de sang et de fumée; des tas de cendre et de
corps déchiquetés éparpillés sur les flancs des talus de sable,
mêlés à des débris d'engins calcinés renversés aux abords des
tranchées ou en pleine campagne. L'étendue qu'il parcourait jusqu'à
la lisière du fleuve Karkha était vaste et muette. Toute cette mort
lui donnait un air de gravité et d'effroi. Les trous des obus
avaient même été éventrés une seconde fois. Une odeur de sang et
de poudre montait des corps saignés et tranchés sous les
bombardements. Les canons aussi étaient tout éclatés; les tubes
arrachés gisaient à plusieurs mètres de leur base. Abdallah
observait la scène en se demandant si en plus de cela les Iraniens
ne s'étaient pas infiltrés dans les tranchées. » Page 169</i></blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
L'amitié et l'amour aussi</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Le récit est aussi d'une grande puissance d'évocation quand il décrit les paysages fantastiques du <b>Kurdistan</b>, dans la région de <b>Souleymaneh</b>. L'auteur raconte la beauté de la montagne, ses dangers aussi.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<i>« </i><i>On voyait apparaître les maisons et
les baraquements de Bishtashân: des cubes d'argile effrités et
fumants. Malgré l'âpreté des jours passés, Abdallah était
content d'être en vie... S'avançant sur les rochers, il trouva des
lambeaux de tissu ensanglantés, une boîte de sardines ballonnée et
des cartouchières pleines que les fuyards avaient laissés là. Des
tâches de sang et des traces de pas boueuses souillaient la neige ».
Page 293.</i></blockquote>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMzKk9Hk6bxrLQ-3KYYJV80sRS9-4ALi4Wpz8f-404JzNuwTMETYqz1ykLl4hb2_pj69zn4u36KflAchuzVw_5uOfOCETKw23nRFB3WBFmpp8aOOi4cSeZTvTnSvz2b_4_Ae03_qZQ4PM/s1600/Kurdistan.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMzKk9Hk6bxrLQ-3KYYJV80sRS9-4ALi4Wpz8f-404JzNuwTMETYqz1ykLl4hb2_pj69zn4u36KflAchuzVw_5uOfOCETKw23nRFB3WBFmpp8aOOi4cSeZTvTnSvz2b_4_Ae03_qZQ4PM/s400/Kurdistan.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="color: #444444; font-family: "georgia" , serif; font-size: 13px; line-height: 20px;">(© Bruno Barbey/Magnum Photos)</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i style="text-align: justify;">« Il s'arrêta sur le premier
sommet: une série de cônes rocheux avec des crevasses profondes.
Il avait déjà les pieds dans la neige. La lueur de l'aube colorait
d'autres cimes de légères lignes roses et teintait les nuages
blancs d'une poudre d'or qui miroitait contre un ciel d'un bleu de
plus en plus intense. La lumière se déversait sur la neige avec un
naturel plein de gaieté et les premiers rayons venaient de toucher
les pentes de la vallée des Martyrs</i><i style="text-align: justify;">»</i><i style="text-align: justify;">.</i></blockquote>
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mais ce roman saisissant est aussi une ode à l'amitié et à l'amour même si la guerre emporte tout. La guerre décrite par l'auteur n'est que la première des trois <b>guerres du Golfe</b>. Trois guerres en 30 ans.<br />
<br />
<blockquote class="tr_bq">
<i><span style="text-align: justify;">« </span>Les guerres n'eurent pas de fin. Les guerres n'ont jamais de fin, elles s'enfantent les unes les autres, comme les djinns<span style="text-align: justify;">».</span></i></blockquote>
<br />
<b>Janane Jassim Hillawi</b> est né en 1956 à <b>Bassorah</b>, en <b>Irak</b>. Il est l'auteur de plusieurs romans et recueils de poésie. Il vit aujourd'hui en <b>Suède</b>. <b>Pays de nuit</b> a été écrit entre 1993 et 1998.<br />
<br />
<br /></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-59209851594166857002015-12-10T22:21:00.001+01:002015-12-10T22:22:07.039+01:00Anthologie de la littérature de guerre en Bosnie<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdcWXj9RDJB8vp-N-0xfg1JTZucvdjIHp1ISso9Fn6mIcyyCgg53mWJNVEzL7PIB9-G14vGDAyzZ6i9Em1Yp5qbe7r0k2-UaImDzzaC-mCNcc1HE-N1HmTmFzTMZ3EjR4h1ZV1_plnkz4/s1600/couv+anthologie.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhdcWXj9RDJB8vp-N-0xfg1JTZucvdjIHp1ISso9Fn6mIcyyCgg53mWJNVEzL7PIB9-G14vGDAyzZ6i9Em1Yp5qbe7r0k2-UaImDzzaC-mCNcc1HE-N1HmTmFzTMZ3EjR4h1ZV1_plnkz4/s320/couv+anthologie.jpg" width="212" /></a></div>
<h2>
Vladimir Claude Fisera<br />bf editions, 175 pages<br />1997</h2>
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Au lendemain de <b>la guerre de Bosnie</b>, en 1997, le petite éditeur alsacien <b>bf Editions</b>, spécialisé dans la littérature européenne et plus particulièrement de la <b>MittelEuropa</b>, publiait cette <b>Anthologie de la littérature de guerre en Bosnie</b>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il s'agit d'un recueil de textes rassemblés et traduits par <b>Vladimir Claude Fisera</b>, qui enseignait alors à l'Institut d'histoire contemporaine et à l'Institut d'études slaves de l'université de Strasbourg. <b>(..)</b></div>
<a name='more'></a><br />
<h3>
Trois générations d'écrivains</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans l'avant-propos, celui-ci prend le soin de contextualiser les écrits, de rappeler l'histoire littéraire de la <b>Bosnie</b> et plus largement celle de l<b>'ex-Yougoslavie</b>. Il précise en outre l'esprit de ses choix:</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq" style="text-align: justify;">
<i>"Une littérature dans la guerre comme terreau, bien sûr, et non une littérature guerrière. Une littérature qui chante les transports intimes mais aussi ceux qui portent les blessés, les touchés vers la patrie ou la foi des ancêtres, à condition que le chant soit personnel et neuf. Et beau".</i></blockquote>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Sont exclus de cette anthologie, les polémiques politiques, <i>"même écrites par de bons écrivains, ni les odes à tel chef militaire, tel président ou tel pape"</i>. Mais aussi la littérature nationaliste. On y trouve en revanche certains des grands auteurs des générations qui ont fait et qui font la littérature de l'<b>ex-Yougoslavie</b>, en <b>Bosnie</b>, mais aussi en <b>Croatie</b>, en <b>Slovénie</b>, en <b>Macédoine</b> et même en <b>Serbie</b>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Trois générations d'écrivains que la guerre a réunis, rappelle l'auteur. La première dite "<i>communiste</i>", compte des écrivains comme <b>Mak Dizdar</b> et <b>Izet Sarajlic</b> (nés dans les années 30), la deuxième dite <i>"beatnik contestataire"</i> de <b>Abdulah Sidran</b> (et les auteurs nés à la faveur du Babyboom de 1944-1956), et enfin la génération postmoderne désabusée de <b>Miljenko Jergovic</b> et <b>Petar Finci</b> (nés entre 1965 et 1974).</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'anthologie comporte des poèmes et des textes en prose, certains extraits de revues et de journaux publiés pendant les combats.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Pour aller plus loin, consulter <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/p/blog-page_5.html" target="_blank">la Page spéciale de ce blog</a></b> consacrée à la guerre de Bosnie.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-66205122681149943112015-11-30T12:54:00.005+01:002015-11-30T19:01:29.500+01:00La Storia, Elsa Morante<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUYfFDZN9X7RrSpOykt7aDXTlPzTIxPw_lGsDkZmBxJvkWFy7rTnYGLVDpt3VvMhz8dLAz5lXwKuLqYj_cD92fbvu5Z67iMkFndaw2HyO2euO-h2HPnbdMuqML3etYUDjOtYO5x0rC1Ww/s1600/Morante+la+storia.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgUYfFDZN9X7RrSpOykt7aDXTlPzTIxPw_lGsDkZmBxJvkWFy7rTnYGLVDpt3VvMhz8dLAz5lXwKuLqYj_cD92fbvu5Z67iMkFndaw2HyO2euO-h2HPnbdMuqML3etYUDjOtYO5x0rC1Ww/s320/Morante+la+storia.jpg" width="207" /></a></div>
<h2>
Elsa Morante<br />Gallimard, 535 pages<br />1974</h2>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
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<b>Ida Mancuso née Ramundo</b>, originaire de <b>Calabre</b>, est veuve et institutrice à <b>Rome</b> dans les années 30. Elle vit avec son fils <b>Nino</b> alors que le régime fasciste étend chaque jour son influence sur la société italienne. En 1941, elle est violée par un soldat allemand saoul qu'elle ne reverra pas. Un enfant va naître, Giuseppe, qu'elle va s'attacher à protéger des tourments du monde et de la guerre. (..)</div>
<a name='more'></a><br />
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<br /></div>
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De San Lorenzo à Pietralata</h3>
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Quand son appartement du quartier <b>San Lorenzo</b> est détruit par un bombardement, elle va trouver un toit avec son plus jeune fils dans le secteur de <b>Pietralata</b>, à l'extrême périphérie de <b>Rome</b>, dans un dortoir pour réfugiés.</div>
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<br /></div>
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Son aîné, <b>Nino</b>, (appelé aussi Ninnuzzu ou Ninnarieddu), vit d'expédients dans les rues de <b>Rome</b>, déserte le lycée, fréquente les <b>Chemises noires</b> fascistes, avant de rejoindre la <b>résistance</b> et les <b>partisans</b>. Il n'apparaît que par intermittence dans le roman.</div>
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Destins individuels et contexte international</h3>
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C'est le roman de <b>l'Italie en guerre</b>, de <b>Rome</b> sous les bombes, de la misère des petits gens dans le grand chamboulement de l'Histoire et de<a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Seconde%20guerre%20mondiale" target="_blank"><b> la seconde Guerre mondiale</b></a>. Des petites gens comme<b> Ida</b> et ses enfants, bien sûr, mais aussi comme le cortège de personnages qui se succèdent dans la grande salle des réfugiés, à l'instar de cette famille nombreuse surnommée <b>"les Mille"</b>, ou encore l'étudiant anarchiste <b>Vivaldi Carlo</b>. <b>Ida</b> a une personnalité timide et effacée mais elle jouit d'une grande volonté qui lui permet de survivre malgré les privations et l'extrême pauvreté dans laquelle la guerre l'a plongée, elle et son jeune fils.</div>
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<b>Elsa Morante</b> s'attache en tête de chaque chapitre (un chapitre par année) à résumer le contexte international sur un ton détaché et parfois ironique.</div>
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La judéité refoulée d'Ida Mancuso</h3>
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Elle met en scène également la judéité refoulée d'Ida. Sa mère, juive, l'avait fait baptiser, pour cacher <i>"son secret hébaraïque"</i> mais à la faveur des événements, Ida renoue avec cette identité refoulée. En 1938, quand les lois raciales imposent aux Juifs de se déclarer en mairie, elle y va, tétanisée, comme dans un état second. Cette inscription va d'ailleurs faire planer le suspense sur le sort d'<b>Ida</b> pendant toute la première partie du roman. Le retour de la judéité d'<b>Ida</b> apparaît aussi, dans ce même état second, quand celle-ci se rend à plusieurs reprises, comme attirée, dans le <b>ghetto juif</b>. Elle se sent en grande proximité et en empathie avec ses habitants. Au point qu'au moment de la rafle, elle se met à courir après une femme qui fuit, la rattrape pour lui glisser, en pleine course, qu'elle aussi est juive.</div>
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<br /></div>
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En cela, <b>Elsa Morante</b> s'est inspirée de son histoire familiale et notamment du fait que sa mère était juive. <b>Elsa Morante</b>, figure majeure des lettres italiennes, fut l'épouse d'<b>Alberto Moravia</b>.</div>
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<br /></div>
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<b>La Storia</b> donne également à lire de très jolie scènes d'amour fraternel entre <b>Nino</b> et <b>Giuseppe</b>, et de jeu avec le chien Blitz. C'est un roman sur la guerre mais aussi sur la maternité et l'enfance.</div>
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<br /></div>
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Ce roman publié en 1974 est présenté comme <b>le grand roman de l'Italie de la seconde moitié du XXe siècle.</b></div>
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<br /></div>
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<br /></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-13981723933980555742015-10-26T09:57:00.003+01:002015-11-30T12:56:12.950+01:00Seul dans Berlin<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2GB_PPW-me_Ol6EWifGKRdXPVpGtfP3bXyowCK13ZRUOIw4kp94M_caby4K3qkMvDQV37Fiqc22r95zbC2j2TXvQitTbX9vMiJW5eJJnhbafSdLvH5KRaAAUDdUY9O3sH5lMwD65YL1c/s1600/seul+dans+Berlin.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh2GB_PPW-me_Ol6EWifGKRdXPVpGtfP3bXyowCK13ZRUOIw4kp94M_caby4K3qkMvDQV37Fiqc22r95zbC2j2TXvQitTbX9vMiJW5eJJnhbafSdLvH5KRaAAUDdUY9O3sH5lMwD65YL1c/s400/seul+dans+Berlin.jpg" width="242" /></a></div>
<h2>
Hans Fallada<br />Plon, 556 pages<br />1947</h2>
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<h3>
Titre original: Jeder stirbt für sich allein</h3>
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<br /></div>
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Ce roman est une plongée terrifiante dans l'<b>Allemagne nazie</b> et le <b>Berlin</b> des années de guerre. C'est aussi le roman du <b>courage</b> et de la <b>résistance</b>.</div>
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<br /></div>
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<b>Otto et Anna Quangel</b> habitent dans un petit immeuble de la <b>rue Jablonski</b>, dans la capitale du Reich. En mai/juin 1940, à l'annonce de la mort de leur fils unique lors de la campagne de France, ils décident d'entrer en résistance et s'engagent dans la réalisation et la distribution de tracts en forme de cartes postales dans lesquels ils fustigent les nazis et Hitler. Les enquêteurs de la <b>Gestapo</b> se lancent à la recherche des auteurs dans une longue et implacable enquête. <b>(..)</b><br />
<a name='more'></a><br />
<br />
<br />
<h3>
Le roman de la résistance allemande anti-nazie</h3>
</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'auteur, <b>Hans Fallada</b>, du son vrai nom <b>Rudolf Ditzen</b> (1893-1947) laisse à voir différentes facettes de la résistance allemande: tentatives tuées dans l'oeuf, initiatives individuelles, actes de résistance isolés dans l'anonymat des appartements, actions collectives, cellules constituées. Il montre également les lâchetés au quotidien, la haine entre voisins, la mise en coupe réglée de la société allemande par l'appareil totalitaire nazi et l'oppression que le régime faisait subir à la population</div>
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<br /></div>
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Une population terrifiée, terrorisée, sous le joug de l'arbitraire, sous la menace des arrestations par la Gestapo, à la merci des dénonciateurs, mouchards, indics, qu'ils soient voisins ou même membres de sa propre famille. Cette vision est terrifiante et l'ambiance est oppressante depuis les cages d'escalier où l'on s'épie, où la famille nazie du deuxième, les <b>Persicke</b>, s'en prend à la locataire juive du dernier étage <b>Frau Rosenthal</b>, jusqu'aux sous-sols de la Gestapo, emplis de prisonniers et de cadavres de prisonniers.<br />
<br />
<i>"C'est le roman de la résistance anti-nazie"</i> dira <b>Primo Levi</b>. Une résistance menée par des petites gens qui décident un jour de dire non, de s'opposer, de ne pas adhérer. L'auteur s'est inspiré de l'histoire de <b>Otto et Elise Hampel</b>, exécutés en 1943 après avoir dispersé pendant deux ans dans Berlin plus de 200 cartes contre les nazis.</div>
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<br /></div>
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<h3>
Une enquête policière à fort suspens</h3>
</div>
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<br /></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 0px; margin-right: 0px; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLzvUoEYamaq6MyNdkzfrp5MLz-I9CmT0K4ZMRS5pa54qI8deIj0JtZkE7Bha-hfMh9GyG2Tg6WDi3PG9FtnbrRNfvxEzLD5VKVHcDZOCSYzAyRKzGuXq6D4KK9HfQC738NET9oBZUB3w/s1600/hans+fallada.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiLzvUoEYamaq6MyNdkzfrp5MLz-I9CmT0K4ZMRS5pa54qI8deIj0JtZkE7Bha-hfMh9GyG2Tg6WDi3PG9FtnbrRNfvxEzLD5VKVHcDZOCSYzAyRKzGuXq6D4KK9HfQC738NET9oBZUB3w/s1600/hans+fallada.jpg" title="Hans Fallada, de son vrai nom Rudolf Ditzen (1893-1947)" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Hans Fallada, de son vrai nom Rudolf Ditzen (1893-1947)</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<b>Seul dans Berlin</b>, le titre, renvoie d'ailleurs à cette solitude de l'individu entré en résistance, cerné par la masse effrayée et/ou complice du régime. Le roman est construit autour de la vie de l'immeuble de la rue <b>Jablonski</b>, mais il est centré sur l'action de <b>Otto et Anna Quangel</b>. D'ailleurs, l'intrigue savamment construite, repose sur l'enquête menée par la <b>Gestapo</b>.</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Hans Fallda</b>, écrivain, journaliste, a publié de nombreux romans en <b>Allemagne</b> y compris pendant les années de guerre. <b>Seul dans Berlin</b> a été publié en 1947, l'année de sa mort. </div>
<div>
<br /></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-8294237429047027852015-09-08T10:49:00.002+02:002015-10-26T09:58:54.308+01:00Suite française<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiff-zEFEY0Ss41oyP5z25CTiBhT4zFEO7Ge4uDCkfRPwNLg1XgNzGpa5SyV59HgPb5JjHLZB80lbeci6LDnJ8_rqfEE0Z5JSpu2AsYe6yOY-3G2cGHy54tl_bnVtDN3nHGa3swVZqKN6M/s1600/Suite+fran%25C3%25A7aise.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiff-zEFEY0Ss41oyP5z25CTiBhT4zFEO7Ge4uDCkfRPwNLg1XgNzGpa5SyV59HgPb5JjHLZB80lbeci6LDnJ8_rqfEE0Z5JSpu2AsYe6yOY-3G2cGHy54tl_bnVtDN3nHGa3swVZqKN6M/s320/Suite+fran%25C3%25A7aise.jpg" width="207" /></a></div>
<h2>
Irène Nemirovsky<br />DeNoël, 516 pages<br />2004</h2>
<br />
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<b>Suite française</b> est le grand roman de la débâcle et de la défaite française de 1940. Débâcle d'une armée, d'un peuple ou plutôt de nombreux individus. C'est le tableau saisissant de ces jours de juin 1940 où la France sombra et où la population parisienne se lança sur les routes pour fuir l'envahisseur. <b>(..)</b><br />
<a name='more'></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Irène Nemirovsky</b> excelle à dépeindre l'esprit et le mode de pensée des bourgeois et des aristocrates, la cruauté de leur sentiment de classe et de caste, le mépris profond qui marque leur façon de vivre et de penser, pour les autres composantes de la société.</div>
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<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Grands bourgeois, aristocrates et petites sociétés</h3>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
On croise ainsi ce banquier et sa danseuse, cet artistique et sa petite société, la grande bourgeoise partie sur la route avec ses enfants et son beau-père, ces deux salariés de la banque, ceux des personnages qui gardent leur dignité dans la tourmente. L'auteur déploie une grande justesse dans la description des pensées et des sensations, son écriture recèle en cela une grande force d'impression et beaucoup d'humour. Le style est simple de prime abord mais ses effets sont puissants. D'autant que le texte a été écrit pratiquement en temps réel ou très peu de temps après les événements.</div>
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<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Derrière le titre <b>Suite française</b>, se trouvent dans la réalité deux romans au coeur de la <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Seconde%20guerre%20mondiale" target="_blank">seconde guerre mondiale</a>: <b>Tempête en juin</b>, dans lequel sont racontés les événements qui ont jeté sur les routes tout un peuple aux comportements exacerbés et <b>Dolce</b>, où la société est dépeinte dans ses murs, au début de l'Occupation.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Un roman inachevé</h3>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: justify;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBB5AceSxs7bDFrJ1kLZWGSpOMG9T_AjPTAnlGSxOqm2-ioPFrUQmTt8s2RugGf_iIvtJBUxvZfdTdiJBzRbKZRzE5CNa7ZxHFINyxDrsCnGPHuU853nL45cwMwZRQFy-hvLMx5tfY1OA/s1600/nemirovsky.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhBB5AceSxs7bDFrJ1kLZWGSpOMG9T_AjPTAnlGSxOqm2-ioPFrUQmTt8s2RugGf_iIvtJBUxvZfdTdiJBzRbKZRzE5CNa7ZxHFINyxDrsCnGPHuU853nL45cwMwZRQFy-hvLMx5tfY1OA/s1600/nemirovsky.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="background-color: #f1f1f1; color: #777777; font-family: 'Helvetica Neue', Arial, Helvetica, 'Nimbus Sans L', sans-serif; font-size: 12px; line-height: 18px;">Irène Némirovsky, par Albert Harlingue,<br />1938, collection IMEC</span></td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans Dolce, <b>Irène Nemirovsky</b> met en scène une ville de province, Bussy, dans laquelle s'installe un régiment de la Wehrmacht, au lendemain de la campagne de France. Lucile Angelier vit avec sa belle mère. les deux femmes sont forcées d'accueillir un officier allemand. On pense immanquablement au <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/2013/01/le-silence-de-la-mer.html" target="_blank">Silence de la mer</a>, de Vercors.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
L'histoire de ce roman inachevé, ou plutôt de cette suite inachevée de romans (Tempête de juin et Dolce ne devaient être que les deux premières parties d'une séries de cinq) est extraordinaire et terrible.</div>
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<br /></div>
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Prix Renaudot 2004</h3>
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<br /></div>
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<b>Irène Nemirovsky</b>, juive d'origine ukrainienne, écrivain reconnue dans les années 30, est arrêtée en juin 1942, déportée et assassinée à <b>Auschwitz</b>. Son mari <b>Michel Epstein</b>, subira le même sort quelques temps plus tard. Leurs deux filles, Denise et Elisabeth vont vivre les années de guerre cachées, fuyant les Allemands et les gendarmes lancés à leurs trousses, emportant avec elles sans l'ouvrir, une valise contenant des effets personnels et le manuscrit de <b>Suite française</b>, qui sera découvert après la guerre, gardé, et finalement publié en 2004. Il obtiendra <b>le prix Renaudot</b>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-26059806374490050312015-07-31T17:06:00.000+02:002015-12-27T15:59:00.302+01:00La guerre littéraire, le cours d'Antoine Compagnon au Collège de France<br />
<br />
<h2>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-HS1AHWhxlbvSLlb-WAiULEt8l1zMl32W64pNHtXkCee11YLsIq7UMoMbUotp2QJOZKUNGfBzXCxqfdWhxe04sIqMeEdWYB2DMGY6HZRIT2wqkTHyM4b_FnL1c1zEQAk__hEDIscTtlg/s1600/compagnon+antoine.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img alt="" border="0" height="179" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-HS1AHWhxlbvSLlb-WAiULEt8l1zMl32W64pNHtXkCee11YLsIq7UMoMbUotp2QJOZKUNGfBzXCxqfdWhxe04sIqMeEdWYB2DMGY6HZRIT2wqkTHyM4b_FnL1c1zEQAk__hEDIscTtlg/s320/compagnon+antoine.jpg" title="Antoine Compagnon, Photo François Bouchon" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Antoine Compagnon (Photo François Bouchon)</td></tr>
</tbody></table>
La guerre littéraire, le cours d'Antoine Compagnon au Collège de France</h2>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<b>Guerre et littérature</b>. C'est l'objet de ce blog et c'est surtout l'un des couples les plus anciens de l'histoire humaine, tout du moins depuis l'apparition de l'écriture. <b>Antoine Compagnon</b>, historien et spécialiste de <b>Proust</b>, titulaire de la chaire de <b>Littérature française moderne et contemporaine</b> au <b>Collège de France</b>, a consacré son cours de l'année 2014 à cette thématique, sous l'intitulé <b>La guerre littéraire</b>. <b>(..)</b><br />
<a name='more'></a></div>
<br />
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans son cours inaugural du 14 janvier 2014, il explique <i>"le caractère inséparable de la littérature et de la guerre, depuis l'Illiade et jusqu'à Guerre et Paix, et au-delà"</i>. Son cours <a href="http://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon/course-2014-01-14-16h30.htm" target="_blank">(neuf séances dont les vidéos sont consultables sur le site du Collège de France)</a> s'articule autour de deux axes</div>
<br />
<ul>
<li style="text-align: justify;">la littérature comme guerre, c'est-à-dire comme théâtre d'une guerre (avec un aspect transhistorique)</li>
<li style="text-align: justify;">la guerre des écrivains, c'est-à-dire la guerre telle qu'elle est écrite par les écrivains (un aspect plus circonstanciel, plus historique)</li>
</ul>
<br />
<h3>
La guerre, pas vraiment une rupture, plutôt une parenthèse littéraire</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans son deuxième cours, du 21 janvier 2014, <b>Antoine Compagnon</b> remet en question l'idée que le mouvement littéraire moderne et international du début du XXe siècle aurait été suspendu avec le début de <b>la première guerre mondiale</b> en août 14.<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Bien sûr il y a une littérature de guerre qui apparaît, en France, sous la forme de romans, et qui se présente comme un document, une mémoire, un témoignage. Littérature héroïque et patriotique ou littérature pacifiste, elle se caractérise par des oeuvres proposant peu d'intrigue, dit-il. Il note aussi que dans la littérature française de cette époque, on ne trouve rien de comparable à <b>Orage d'acier </b>(<b>Ernst Jünger</b>), ou à l'<b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/2012/08/a-louest-rien-de-nouveau.html" target="_blank">Ouest rien de Nouveau</a></b> (<b>Reiner Maria Rilke</b>).<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il convient toutefois d'une certaine homogénéité par-delà les frontières, avec l'expérience de la guerre moderne où l'on est tué bien plus que l'on ne tue.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais il conteste l'idée d'une coupure irrémédiable entre 1913 et 1918.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais au fait, la littérature de guerre a-t-elle vraiment commencé en 1914? Pour <b>Antoine Compagnon</b>, la littérature patriotique a été préparée par de nombreux ouvrages antérieurs au conflit, des oeuvres aux accents guerriers, glorifiant le combat, l'ordre et l'armée, le patriotisme, le nationalisme et le traditionalisme. Il cite ainsi <b>Barrès</b>, <b>Maurras</b>, <b>Peguy</b>, mais aussi <b>Psichari</b>. Et résume cela en un "<i>bergsonisme militaire"</i>, notamment pour le dernier.<br />
<br />
<h3>
La guerre a suscité une littérature de témoignage</h3>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ainsi, beaucoup de textes juste avant la guerre annonçaient le type de littérature apparue pendant le conflit. La césure de 1914 ne serait donc pas si importante que cela. Quant à celle de 1918, <b>Compagnon</b> cite la fameuse conférence de <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Duhamel" target="_blank">Georges Duhamel</a></b> tenue le 13 décembre 1920 et intitulée <b>Guerre et littérature</b>. Le texte intégral est mis en ligne sur ce blog et consultable <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/2015/04/guerre-et-litterature-la-conference-de.html" target="_blank">ICI</a></b>.<br />
<b><br /></b>
<b>Georges Duhamel</b> conteste l'idée que la guerre a offert matière à faire de la belle littérature. Il affirme d'ailleurs qu'elle n'avait point besoin d'être renouvelée. A bien y regarder, les grands auteurs des années 20, ne sont pas des auteurs de littérature de guerre. <b>Compagnon</b> cite <b>Proust</b>, <b>Valery</b>, <b>Gide</b>, <b>Claudel</b> et <b>Colette</b>.</div>
<div style="text-align: justify;">
Pour parler de la littérature de guerre, <b>Duhamel</b> invente le concept de littérature de témoignage.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ainsi pour conclure ce deuxième cours, <b>Antoine Compagnon</b> invite à ne pas trop accentuer <i>"le changement géologique"</i>, aussi bien en amont de la guerre qu'en 1918.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<br />
<a href="http://www.college-de-france.fr/site/antoine-compagnon/course-2014-01-14-16h30.htm" target="_blank">A suivre sur le site du Collège de France ICI</a><br />
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-37656404437485041772015-06-21T16:40:00.005+02:002015-06-21T16:40:55.740+02:00Les années, Annie Ernaux<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYuRa4Puaohbw3nBNouHoAFCF6GTAqNyiiCElS1Pq6wg8sF0VtlZji6NwEvwEPe1MmWdOMZuGk5YGQopWvgacvXjdENgd59kX_iFbhgl-JKJUPa4aIQkhi9tA_TCU_KHTX20pnV53YUe8/s1600/Annie-Ernaux-Les-Annees.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYuRa4Puaohbw3nBNouHoAFCF6GTAqNyiiCElS1Pq6wg8sF0VtlZji6NwEvwEPe1MmWdOMZuGk5YGQopWvgacvXjdENgd59kX_iFbhgl-JKJUPa4aIQkhi9tA_TCU_KHTX20pnV53YUe8/s320/Annie-Ernaux-Les-Annees.gif" width="211" /></a></div>
<h2>
Annie Ernaux<br />Gallimard, 253 pages<br />2008</h2>
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Incroyable travail autobiographique qui mêle à la fois souvenirs personnels et collectifs, <i>Les années</i> est ce texte splendide, même pas nostalgique, qui raconte la vie d'une femme française née en 1940. <b>(..)</b><br />
<a name='more'></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
De photos en repas familiaux, d'anecdotes scolaires en souvenirs professionnels, de moments politiques en faits divers, de publicités en chansons et émissions de télé, <b>Annie Ernaux</b> raconte sa vie en même temps qu'elle raconte la<b> France</b>, de l<b>'après-guerre</b> jusqu'en 2006.<br />
<br />
<h3>
Autobiographie impersonnelle et collective</h3>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Il s'agit là d'une nouvelle forme d'autobiographie, à la fois impersonnelle par l'usage de la troisième personne du singulier, mais aussi collective car elle est en permanence placée dans son contexte sociétal. Il s'agit de 66 années de la vie d'une femme.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5jP-S-lJgZSbklS4WLlBrmnQpM_-7X3WkHyu1Eu396Vbs0Xeo6Z2phmkByn71Nmqz2AwvCjcB8JR3B8KSAguDiAqkVFlVhfYVfnfh9NN8SDxtE4oJwFCZv6dIGCnAtbPmhronJAR5k2c/s1600/Annie+Ernaux.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="183" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5jP-S-lJgZSbklS4WLlBrmnQpM_-7X3WkHyu1Eu396Vbs0Xeo6Z2phmkByn71Nmqz2AwvCjcB8JR3B8KSAguDiAqkVFlVhfYVfnfh9NN8SDxtE4oJwFCZv6dIGCnAtbPmhronJAR5k2c/s200/Annie+Ernaux.jpg" width="200" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Annie Ernaux</td></tr>
</tbody></table>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
La guerre n'est pas le sujet de ce beau texte, loin s'en faut. Mais elle y apparaît. <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Seconde%20guerre%20mondiale" target="_blank">La seconde guerre mondiale</a> tout du moins. Ou plutôt elle y disparaît, progressivement, à mesure que les acteurs meurent, que les souvenirs s'estompent. Puis elle réapparaît à la faveur de nouveaux conflits. Mais ce n'est plus pareil, la guerre est loin, ailleurs.<br />
<br />
L'évocation, par intermittence, des repas familiaux permet de voir évoluer et finalement disparaître le conflit mondial à travers les témoignages de ceux qui l'ont vécu. Des témoignages de moins en moins saillants et auxquels les convives accordent de moins en moins de place au fur et à mesure que le temps passe. C'est une belle illustration de la façon dont les générations
absorbent, digèrent, assimilent et finissent par oublier une tragédie.<br />
<br />
Les chapitres d'histoire et le quotidien chassent le passé, le relèguent au rang des souvenirs. <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Guerre%20d%27Alg%C3%A9rie" target="_blank">L'Algérie</a></b> passe, le <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Extr%C3%AAme-Orient" target="_blank">Vietnam</a></b> aussi puis la <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Proche%20et%20Moyen%20Orient" target="_blank">g<b>uerre en Irak</b></a> et les guerres <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/ex-Yougoslavie" target="_blank">d'ex-Yougoslavie</a></b>. Mais ces conflits n'apparaissent pratiquement que dans le paysage médiatique. Ils ne sont plus aussi présents que le fut <b>la seconde guerre mondiale</b> dans les souvenirs d'une famille française et d'une femme née en 1940.<br />
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-52316690632256933392015-06-11T11:18:00.001+02:002015-06-16T10:57:09.506+02:00Check-Point<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8MRJLBj5lUDuTCNiJvkPrSjKd_nS-A_Qfp_F9F0FcTDtSyiPc9NvnOl1nET5nFGtP6UWo8XXeQCjYeEqZ4L-mFYabKPBOqXq-PubARUSWUmG36uUSRh1oEdr69g5NdFF0efP9XKMmgaw/s1600/Rufin+couv+check-point.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj8MRJLBj5lUDuTCNiJvkPrSjKd_nS-A_Qfp_F9F0FcTDtSyiPc9NvnOl1nET5nFGtP6UWo8XXeQCjYeEqZ4L-mFYabKPBOqXq-PubARUSWUmG36uUSRh1oEdr69g5NdFF0efP9XKMmgaw/s1600/Rufin+couv+check-point.jpg" /></a></div>
<h2>
Jean-Christophe Rufin<br />Gallimard, 407 pages<br />2015</h2>
<div>
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
C’était un temps où la guerre était à portée de camion. Au cœur des années 90, des dizaines d’associations humanitaires de tous les pays d’Europe sillonnaient la petite <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/p/blog-page_5.html" target="_blank">Bosnie</a></b> à feu et à sang <b>(..)</b></div>
<div style="text-align: justify;">
</div>
<a name='more'></a><br />
<div style="text-align: justify;">
Été comme hiver, les bénévoles pilotaient des camions de tous gabarits, de tous âges, convoyant nourriture, médicaments, matériel médical vers les zones de conflit et leurs populations assiégées. À <b>Sarajevo</b> bien sûr, mais aussi au nord du côté de <b>Bihac</b>, à l’est vers <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/2014/03/gorazde-joe-sacco.html" target="_blank">Gorazde</a></b> ou <b>Tuzla</b>, au sud à <b>Mostar</b>.<br />
<br />
<h3>
Deux camions sur les routes de Bosnie</h3>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Sur les routes de <b>Bosnie</b>, se croisaient également des convois et des patrouilles des <b>Nations Unies</b>, la fameuse <b>Force de protection des Nations Unies</b>, la <b>FORPRONU</b>, avec ses véhicules blancs bardés des lettres UN. Et tous étaient soumis aux incontournables <b>check-points</b>.<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-nIEnzmeNGzBcVt8FVmtOllcfsw1QG8Ufcm4LPdLUVF6SoglBf6H9ffsH21meVkGK5LvHE7Md6WiSfhkaTAlEwE2jt-k9jfTEdG3nKDl_8RP3GeonJ5lhEEV3s5XPNYE2pq-Ngclcaac/s1600/convoi+premi%25C3%25A8re+urgence.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="206" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg-nIEnzmeNGzBcVt8FVmtOllcfsw1QG8Ufcm4LPdLUVF6SoglBf6H9ffsH21meVkGK5LvHE7Md6WiSfhkaTAlEwE2jt-k9jfTEdG3nKDl_8RP3GeonJ5lhEEV3s5XPNYE2pq-Ngclcaac/s320/convoi+premi%25C3%25A8re+urgence.jpg" width="320" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Un convoi de l'association humanitaire Première urgence<br />
fin 1992 en Bosnie (Image Première urgence)</td></tr>
</tbody></table>
<br />
C’est le titre du roman de <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Rufin" target="_blank">Jean-Christophe Rufin</a></b> qui explore une nouvelle fois les méandres des motivations des humanitaires, tortueux comme une route de <b>Bosnie</b>. Deux camions d’une association lyonnaise sont en route vers <b>Kakanj</b>, bourgade de <b>Bosnie centrale</b> à 120 kilomètres au nord de <b>Sarajevo</b>. L’action se situe à l’automne 1994. La <b>Bosnie</b> est en guerre depuis avril 1992. Dans les cabines des deux camions, cinq personnages pour un « huis clos roulant » en pleine guerre. Quelles sont les motivations des uns et des autres ? Quelle réalité se cache derrière l’ambition de traverser l’Europe pour livrer des vivres en zone de guerre ?<br />
<br />
<h3>
Les humanitaires doivent-ils transgresser le principe d'impartialité?</h3>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Jean-Christophe <b>Rufin</b> avait déjà abordé le thème de l’action humanitaire dans <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/2013/12/asmara-et-les-causes-perdues.html" target="_blank"><span id="U320167527584875B" style="font-family: 'UnitSlabOT-Ita'; font-style: italic;">Asmara et les Causes perdues</span> (Gallimard, 1999)</a>. Dans <span id="U3201675275848ZmB" style="font-family: 'UnitSlabOT-Ita'; font-style: italic;">Check-point</span>, il revient avec cette question lancinante : peut-on rester neutre et impartial au beau milieu des combats ? À quoi cela sert-il d’apporter des vivres à des populations assiégées si rien ne contribue à mettre fin au siège qui les fait souffrir ? Le véritable soutien n’est-il pas dans l’engagement par les armes ? C’est là qu’intervient la figure métaphorique du <b>check-point</b>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Le sniper et le check-point</h3>
<div style="text-align: justify;">
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRqmzf5D9WVUGIg54isHyGMM5kgZvs5VAyY2AcCNkMXJLoKq0xNUphBgjRmvThlnmn2YAYEvVHZiakoG8bL7hFyCjkyy24LPOo5_ZKpSdMMuEqJ3hVzDbrVd8P-bDCbtaMeMn3zdfUrH8/s1600/check-point.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="258" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhRqmzf5D9WVUGIg54isHyGMM5kgZvs5VAyY2AcCNkMXJLoKq0xNUphBgjRmvThlnmn2YAYEvVHZiakoG8bL7hFyCjkyy24LPOo5_ZKpSdMMuEqJ3hVzDbrVd8P-bDCbtaMeMn3zdfUrH8/s400/check-point.jpg" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Véhicules de la FORPRONU aux abords d'un check-point à Malo Polje,<br />
près de Mostar (août - nov 1995). Image ECPA</td></tr>
</tbody></table>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Faut-il franchir la limite, transgresser les règles de l’impartialité, traverser la frontière qui sépare la neutralité de la prise de position. <b>La guerre de Bosnie</b> fut symbolisée par deux éléments majeurs. La figure du <b>sniper</b> (au coeur du <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/2013/10/robert-mitchum-ne-revient-pas.html" target="_blank">roman de Jean Hatzfeld Robert Mitchum ne revient pas, déjà chroniqué dans le blog</a>) et le <b>check-point</b>, ce point de contrôle qui pouvait surprendre les convois au détour de n’importe quel virage.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Rufin</b> se saisit de toute la symbolique de ce passage entre deux mondes, entre deux entités en guerre, ce basculement d’une réalité à l’autre pour interroger l’action humanitaire : franchir la limite, c’est passer de l’impartialité à l’engagement d’un côté. C’est ce qui travaille et divise les personnages du roman.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Le nationalisme pan serbe à l'origine du conflit</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Rufin</b>, diplomate et académicien, qui fut des pionniers de l’humanitaire, ne s’appesantit pas sur les raisons de la <b>guerre de Bosnie</b>. Tout juste fait-il préciser à l’un de ses personnages que si toutes les parties en conflit commettent des atrocités, le déclenchement de la guerre, lui, est à chercher du côté de Belgrade et du nationalisme pan-serbe réactivé par Milosevic à la fin des années 80.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Le salaire de la peur</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Mais il livre un beau roman d’aventure qui dans sa seconde partie, s’enroule autour d’un suspense bien tenu qui prend la forme d’une course-poursuite à travers les petites routes enneigées de montagne. C’est un peu le salaire de la peur, les camions foncent au bord des précipices, les miliciens s’agitent, les humanitaires s’entre déchirent. La guerre continue autour d’eux. Elle durera encore un an et sera le théâtre d’un <b>génocide (Srebrenica, juillet 1995)</b>. À force de ne pas prendre parti.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
<div>
<h1 style="background-color: white; border: 0px; color: #333333; font-family: Arial, sans-serif; font-size: 12px; font-stretch: inherit; font-weight: inherit; line-height: 17px; margin: 0px; padding: 0px; vertical-align: baseline;">
<div class="Standard">
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
</div>
</h1>
</div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-14872159669426445012015-05-29T17:06:00.000+02:002015-06-11T19:43:52.451+02:00Finir la guerre<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgM1uzr-LarUYp68jsJf_NGMAu4Aw9MbOJdnuHqOns0yhbgwg7qvie1CMQEIdPyS8Gk7bwZQUpnAIrzjkut_VUxVn3hXXvSIrNdUrq6qU9HjCdISmgCs5PP9ty0uDG60zDdQXWqpcdqpjM/s1600/Finir+la+guerre.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgM1uzr-LarUYp68jsJf_NGMAu4Aw9MbOJdnuHqOns0yhbgwg7qvie1CMQEIdPyS8Gk7bwZQUpnAIrzjkut_VUxVn3hXXvSIrNdUrq6qU9HjCdISmgCs5PP9ty0uDG60zDdQXWqpcdqpjM/s320/Finir+la+guerre.jpg" width="217" /></a></div>
<h2>
Michel Serfati<br />Editions Phébus, 137 pages<br />2015</h2>
<br />
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
<mot-cle class="motcletexte">Longtemps après </mot-cle>que l’encre des traités a séché, le son du canon continue de résonner dans la mémoire des acteurs d’une guerre. Deux, trois générations parfois sont nécessaires pour surmonter le traumatisme. <b>(..)</b></div>
<a name='more'></a><br />
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
À la mort de <b>Daniel</b>, un ancien appelé strasbourgeois de la <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Guerre%20d%27Alg%C3%A9rie" target="_blank">Guerre d’Algérie</a></b>, taiseux et absent, <b>Alex</b> prend conscience qu’il ne connaissait pas vraiment l’histoire de ce père qui vient de se suicider. Une lettre d’<b>Algérie</b> signée d’une certaine <b>Kahina</b>, découverte fortuitement et que le défunt avait reçu quelque temps plus tôt emporte Alex sur les traces de ce passé brutal, de cette guerre qui ne disait pas son nom. Quel est donc ce geste héroïque qui pendant cinquante ans a lié une famille algérienne à celle de Daniel ? Pourquoi Alexandre n’en a jamais rien su ?</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Un malaise qui sourd comme un secret de famille</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Dans <span id="U32016348222255gC" style="font-family: 'UnitSlabOT-Ita'; font-style: italic;">Finir la guerre</span>, <b>Michel Serfati</b> ne s’attache pas à décrire la guerre, encore que l’épisode lointain, en 1959, a scellé le destin de ses personnages et compte en lui tous les ressorts de la sale <b><a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Guerre%20d%27Alg%C3%A9rie" target="_blank">guerre d’Algérie</a></b>. L’auteur décrit l’après, ce qu’il advient des individus marqués par l’événement et comment, de non-dits en secrets voir en quiproquos, les traces de la guerre passent d’une génération à l’autre.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Car le thème principal de <span id="U3201634822225BJB" style="font-family: 'UnitSlabOT-Ita'; font-style: italic;">Finir la guerre</span> n’est pas la guerre. Il est plutôt ce malaise qui sourd comme un secret de famille et qui finit toujours pas manifester sa présence. L’auteur, qui signe là son premier roman à 62 ans, fait sienne cette citation de <b>Montherlant</b> : «<i> Ce sont les mots qu’ils n’ont pas dits qui rendent si lourds les morts dans leurs cercueils </i>».</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<h3 style="text-align: justify;">
Une rencontre avec l'Algérie d'aujourd'hui</h3>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Éducateur spécialisé dans la région strasbourgeoise, aujourd’hui à la retraite, il explique d’ailleurs que ce thème du silence qui pèse est à chercher du côté de ses années d’éduc dans les foyers d’accueil : « <i>j’ai été habitué à permettre aux gens d’exprimer cette souffrance. Quand elle ne peut pas être exprimée, c’est étouffant </i>».</div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
Ses personnages souffrent en effet et cette souffrance les emprisonne en eux-mêmes, les empêche d’être heureux et de vivre pleinement le présent. Au-delà de ces thématiques, <b>Michel Serfati</b>, propose aussi, à travers le séjour de son personnage de l’autre côté de la <b>Méditerranée</b>, une belle rencontre avec l’<b>Algérie</b> d’aujourd’hui et ses habitants.</div>
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5051321030785706806.post-6657062906722908082015-05-17T16:05:00.002+02:002018-10-09T10:12:48.113+02:00Un secret<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW8UOHzvoehq40KGWBELFzh6kPGoBQlYkj56l_eRYynVO15SaGyFV7NDJ_CB6BqorG1ndQFj9H6lb48VSdUrNVhhy677MNziBXLOFRpl0lxbZeW9j2HLFGvEaalO1bhGCw4ysKhBS8Weo/s1600/un-secret,+Grimbert.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjW8UOHzvoehq40KGWBELFzh6kPGoBQlYkj56l_eRYynVO15SaGyFV7NDJ_CB6BqorG1ndQFj9H6lb48VSdUrNVhhy677MNziBXLOFRpl0lxbZeW9j2HLFGvEaalO1bhGCw4ysKhBS8Weo/s1600/un-secret,+Grimbert.gif" /></a></div>
<h2>
Philippe Grimbert</h2>
<h2>
Grasset et Fasquelle, 185 pages</h2>
<h2>
2004</h2>
<br />
<br />
<br />
<div style="text-align: justify;">
Les secrets de famille sont ceux qui se transmettent le plus facilement. Inconsciemment. Il reste toujours quelque chose de ce qui est tu par une génération. Cela se diffuse, plane, rôde, et marque les générations suivantes d'une manière ou d'une autre.<b> (..)</b><br />
<a name='more'></a><br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>François le narrateur</b>, s'est inventé un grand frère. Il s'agit d'un grand classique de la psychanalyse. Le petit garçon imagine ce grand frère plus fort, plus beau, avant de découvrir que celui-ci a vraiment existé. Grâce aux confidences de <b>Louise</b>, une amie de la famille, il reconstitue l'histoire familiale, tragique et marquée par la <b>Shoah</b>.</div>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<h3>
Derrière l'histoire officielle, une tragédie</h3>
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<b>Philippe Grimbert</b> livre un roman autobiographique poignant, d'une très grande intensité, sur la <b>Shoah</b> et <b>l'occupation en France</b> pendant la <a href="http://desromansetdesguerres.blogspot.fr/search/label/Seconde%20guerre%20mondiale" target="_blank">seconde guerre mondiale</a>. Il raconte l'histoire de sa famille juive, vivant à <b>Paris</b>, et qui décide de fuir les rafles et le port de l'étoile jaune en s'installant en zone libre.<br />
Le roman prend la forme d'une quête. Le narrateur, François, né en 1948, tente de reconstituer l'histoire familiale dont il ne possède que des bribes, des pièces d'un puzzle qui lui semblent mal accordées. Il découvre le premier mariage de son père, son premier fils et l'épisode où tout se noue, le départ vers la zone libre d'une partie des membres de la famille.<br />
L'expédition est périlleuse. <b>Hannah</b>, la première femme de son père et leur fils <b>Simon</b> n'arriveront pas à destination et seront happés par la machinerie infernale de l'extermination mise en place par les nazis. Ils disparaîtront à <b>Auschwitz</b>.</div>
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<b>Maxime</b> refera sa vie avec <b>Tania</b>, sa belle-soeur pour qui il éprouvait déjà de l'attirance avant le drame. De leur passion naîtra <b>François</b>. Ils s'efforceront d'enfouir au coeur du non-dit familial le premier chapitre douloureux et tragique de leur histoire, celui d'avant la naissance de <b>François</b>, à l'aide d'une version officielle, et du silence complice des proches. En vain.<br />
La découverte de la véritable histoire de ses parents, et donc de sa vraie place dans l'histoire familiale constituera une forme de libération pour le narrateur, désormais à même de s'occuper de sa propre vie et de son futur après avoir été enfermé dans le passé de ses parents, leurs mensonges et leur culpabilité.</div>
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<i>"A chaque fois que mes parents abordaient l'époque de la guerre surgissait le nom du village qui les avait accueillis lorsque la pénurie et les menaces de réquisition les avaient amenés à franchir la ligne de démarcation. Ils avaient fermé le magasin, en avait confié les clefs à Louise, leur voisine et amie fidèle. Elle veillerait à ce que les marchandises ne soient pas pillées en leur absence. Une de ses cousines qui travaillait à la mairie d'une localité de l'Indre leur avait fourni l'adresse d'une famille susceptible de les héberger. Assurés d'y trouver un toit ils avaient quitté Paris pour Saint-Gaultier, dont ils prononçaient le nom avec exaltation. Ils l'associaient à deux années exceptionnelles, souvenir de pur bonheur, parenthèse de sérénité dans la tourmente".</i></div>
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<b>Ce roman a fait l'objet d'une adaptation cinématographie en 2007 par Claude Miller, avec Cécile de France, Patrick Bruel, Ludivine Sagnier, Mathie Amalric et Julie Depardieu.</b></div>
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<u><b>Les personnages du roman de Philippe Grimbert:</b></u></div>
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<b>Mademoiselle Louise</b>, infirmière, amie de la famille et confidente de <b>François</b> le narrateur.</div>
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<b>Tania</b> et <b>Maxime</b>, les parents de <b>François</b>.</div>
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<b>Maxime</b>, fils de <b>Joseph</b> (immigré roumain) et <b>Caroline</b> (morte tôt). Cadet
d'une fratrie de trois enfants avec <b>Georges</b> (marié à <b>Esther</b>) et <b>Elise</b> (mariée à <b>Marcel</b>).</div>
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<b>Tania</b>, fille de <b>Martha</b> et <b>André</b> (André a quitté tôt sa femme et sa fille). Un premier mariage avec <b>Robert</b>, qui décédera, soldat en camp de prisonniers.</div>
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<b>Hannah</b>, soeur de <b>Robert</b> et première femme de <b>Maxime</b>. Mère de <b>Simon</b>. Disparus tous les deux à <b>Auschwitz</b>.</div>
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