Le diable au corps

Raymond Radiguet

Grasset, 149 pages

1923



Le diable au corps est un roman transgressif qui fit scandale au lendemain de la Première guerre mondiale. Publié en 1923, il raconte la relation adultère d'un jeune garçon âgé de seize ans, le narrateur, avec Marthe, une jeune femme d'à peine 20 ans, d'abord fiancée puis mariée.
C'est le thème des amours adolescentes et ce texte porte en cela les caractères du roman initiatique. La relation se fait quasiment au grand jour, dans un petit bourg des bords de Marne, suscitant l'indignation des esprits bien pensants.
Une indignation renforcée, et c'est la deuxième et principale transgression, par le fait que le fiancé puis mari trompé est un soldat qui fait la guerre et qui sera même blessé. Le narrateur n'est pas tendre avec ce rival qu'il méprise. (...)
« Son fiancé, dans ses lettres, lui parlait de ce qu'il lisait, et s'il lui conseillait certains livres, il lui en défendait d'autres. Il lui avait défendu Les Fleurs du Mal. Désagréablement surpris d'apprendre qu'elle était fiancée, je me réjouis de savoir qu'elle désobéissait à un soldat assez nigaud pour craindre Baudelaire ».
La guerre est très présente dans ce roman et il arrive aux personnages à l'arrière d'entendre le son de la canonnade ou de voir passer des trains de blessés. 
Ce roman, lancé à grand renfort de publicité par l'éditeur Bernard Grasset autour du jeune âge de l'auteur fit scandale alors que les anciens combattants étaient très nombreux et omniprésents dans la société française, cinq années après l'Armistice. Les Croix de bois, hymne aux Poilus et à la camaraderie dans les tranchées a été publié en 1919.
Raymond Radiguet a publié ce roman en 1923, à l'âge de 20 ans, alors qu'il fait partie du cercle des proches de Jean Cocteau. Il meurt à la fin de cette même année de la typhoïde après avoir terminé la rédaction de son second roman, Le bal du comte d'Orgel, qui paraîtra l'année suivante.

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