Annie Ernaux
Gallimard, 253 pages
2008
Incroyable travail autobiographique qui mêle à la fois souvenirs personnels et collectifs, Les années est ce texte splendide, même pas nostalgique, qui raconte la vie d'une femme française née en 1940. (..)
De photos en repas familiaux, d'anecdotes scolaires en souvenirs professionnels, de moments politiques en faits divers, de publicités en chansons et émissions de télé, Annie Ernaux raconte sa vie en même temps qu'elle raconte la France, de l'après-guerre jusqu'en 2006.
Autobiographie impersonnelle et collective
Il s'agit là d'une nouvelle forme d'autobiographie, à la fois impersonnelle par l'usage de la troisième personne du singulier, mais aussi collective car elle est en permanence placée dans son contexte sociétal. Il s'agit de 66 années de la vie d'une femme.
Annie Ernaux |
La guerre n'est pas le sujet de ce beau texte, loin s'en faut. Mais elle y apparaît. La seconde guerre mondiale tout du moins. Ou plutôt elle y disparaît, progressivement, à mesure que les acteurs meurent, que les souvenirs s'estompent. Puis elle réapparaît à la faveur de nouveaux conflits. Mais ce n'est plus pareil, la guerre est loin, ailleurs.
L'évocation, par intermittence, des repas familiaux permet de voir évoluer et finalement disparaître le conflit mondial à travers les témoignages de ceux qui l'ont vécu. Des témoignages de moins en moins saillants et auxquels les convives accordent de moins en moins de place au fur et à mesure que le temps passe. C'est une belle illustration de la façon dont les générations absorbent, digèrent, assimilent et finissent par oublier une tragédie.
Les chapitres d'histoire et le quotidien chassent le passé, le relèguent au rang des souvenirs. L'Algérie passe, le Vietnam aussi puis la guerre en Irak et les guerres d'ex-Yougoslavie. Mais ces conflits n'apparaissent pratiquement que dans le paysage médiatique. Ils ne sont plus aussi présents que le fut la seconde guerre mondiale dans les souvenirs d'une famille française et d'une femme née en 1940.
L'évocation, par intermittence, des repas familiaux permet de voir évoluer et finalement disparaître le conflit mondial à travers les témoignages de ceux qui l'ont vécu. Des témoignages de moins en moins saillants et auxquels les convives accordent de moins en moins de place au fur et à mesure que le temps passe. C'est une belle illustration de la façon dont les générations absorbent, digèrent, assimilent et finissent par oublier une tragédie.
Les chapitres d'histoire et le quotidien chassent le passé, le relèguent au rang des souvenirs. L'Algérie passe, le Vietnam aussi puis la guerre en Irak et les guerres d'ex-Yougoslavie. Mais ces conflits n'apparaissent pratiquement que dans le paysage médiatique. Ils ne sont plus aussi présents que le fut la seconde guerre mondiale dans les souvenirs d'une famille française et d'une femme née en 1940.
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