Les moi volatils des guerres perdues

Ghassan Fawaz

Seuil, 445 pages

1996




Les moi volatils des guerres perdues est un roman de l'écrivain libanais Ghassan Fawaz qui plonge au coeur de l'inextricable guerre du Liban, dans les années 1970. L'auteur, né au Liban en 1947 et qui a fui son pays pour la France en 1976, manipule la langue française avec délectation. La structure narrative est complexe, une complexité renforcée par une langue souple, modelée comme l'argile sous les doigts du potier. (..)
Il est question du Liban mosaïque, des combattants libanais, israéliens, palestiniens...


Voici ce qu'en dit l'éditeur:

"Un village au Liban, en 1972. Les yeux fixés sur une frontière mythique, des hommes regardent scintiller les lumières d'en face. Avec espoir, avec curiosité, ils attendent la guerre.
L'un deux, Farès, se retrouve projeté à Beyrouth, au milieu d'une autre guerre, civile celle-là. De toutes les guerres, c'est elle qui libère le plus totalement les moi, laminant les causes, pulvérisant l'Etat, les lois, la morale, la famille.
Et c'est chacun sa cause, sa petite guerre personnelle, où l'on est à soi-même son propre général, sa propre troupe, sa propre raison d'exister. les sentiments vivent une vie indépendante. la religion explose en sectes fanatiques. le sexe pousse comme une fleur sauvage dans cette tourbe. Avec ça, d'étonnantes beautés dans le macabre, comme seuls l'absence de frein et un sens inconnu du goût de vivre peuvent en produire.
Sous le ciel dentelé de balles traçantes, les personnages colorés au feu se parent d'une intensité irréelle: Farès, Hassan le franc-tireur, Franc le reporter, Beyrouth, Nadine, Milanie, Alicco Soda, Abou Machin... mais aussi Toufic le Phalangiste, Abou Taha le patriarche tribal, la camarade Natacha "soeur des hommes", Solange la mouche, l'ex ministre Bchara...
De fait, ne sont-ils sortis de la plume d'un professeur que la guerre rendait fou et, plus tard, de la machine d'un journaliste français qui collait à son sujet au point d'en devenir un personnage?"

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